Le gouvernement guinéen et l’Union européenne s’activent à lancer très prochainement la police de proximité dont la mission sera de rapprocher la police de la population afin de mieux assurer la protection de celle-ci.
Cette police de proximité est un des volets de la politique de réforme des forces de défense et de sécurité. Sauf changement de dernière minute, son lancement devrait intervenir le 11 septembre prochain.
En attendant, l’UE et le ministère de la Sécurité ont animé conjointement vendredi une conférence de presse afin de mieux expliquer les enjeux de cette politique.
Le représentant de l’Union européenne Maarten Wergauwen a expliqué que la police de proximité n’est pas une structure de police supplémentaire. Elle constitue en revanche une nouvelle manière d’aborder les missions de la police dans une zone déterminée, soit par circonscription de police urbaine, par secteur ou quartier.
Cette police de proximité, dit-il, consiste à rapprocher les services de police et la population en plaçant le citoyen au cœur du dispositif de sécurité, à la fois comme sujet et comme acteur de sa propre sécurité. Selon lui, elle se caractérise par les vertus de transparence et de respects des droits et libertés fondamentales, et véhicule les valeurs d’intégrité et de loyauté, de dévouement, de compétence et d’esprit de service public.
Wergauwen a précisé que cette police est donc entièrement orientée vers un service de qualité, la résolution des problèmes de sécurité, et le dialogue avec la population. Ajoutant que les commissariats centraaux de police et les postes de polices satellites constituent les structures de base permettant de conduire les missions de police de proximité sur un secteur déterminé.
Pour l’exécution du projet, deux communes de Conakry serviront de zones d’intervention. Matam, Ratoma et la région de N’Zérékoré. La durée totale de l’exécution du projet est de 18 mois, entièrement financé par l’Union européenne pour un montant total de 5 millions d’euro, soit environ quelques 45 milliards de francs guinéens.
Selon le ministre de la Sécurité Madifing Diané, les deux communes Matam et Ratoma sont ciblées parce que c’est là qu’il ya plus d’insécurité dans la Capitale guinéenne
Il a fait savoir que Ratoma est la commune la plus touchée par le phénomène. Tandis qu’à Matam, ne serait-ce qu’en raison de la présence du grand marché Madina, le plus grand du pays, où tous les Guinéens se rencontrent tous les jours, mérite d’être mieux sécurisé.
Rappelant quelques causes qui selon lui ont accéléré l’insécurité ces dernier temps, M. Diané a pointé du doigt l’arrivée massive des réfugiés sur le sol guinéen. ‘’La République de Guinée n’a connu ce taux de criminalité qu’après les guerres de la Sierra Leone et du Liberia. C’est en ce moment qu’il y a eu sur notre sol plusieurs dizaines de milliers de réfugiés dont certains même seraient des rebelles. C’est à partir de là que la criminalité, le grand banditisme, le trafic de drogue et la dépravation culturelle ont commencé’’.
Selon Diané la création de la police de proximité en Guinée devrait permettre d’éradiquer ces fléaux.
Zézé Enéma Guilavogui
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