
C’est sagement, à la manière d’un élève appliqué que la présidence russe a préparé les travaux du G20: croissance, lutte contre les paradis fiscaux et régulation financière… Sous les boiseries du palais Constantin, ancienne résidence d’été de Pierre le Grand, Vladimir Poutine reçoit jeudi et vendredi les dirigeants des vingt plus grandes économies mondiales. Mais le sort de la finance mondiale intéresse peu l’opinion publique russe. Et à quelques jours d’une attaque américaine programmée en Syrie, personne n’attend du chef du Kremlin qu’il se satisfasse de l’agenda officiel, mais plutôt qu’il réitère la ligne intangible de la diplomatie russe dans le conflit moyen-oriental.
Dans sa ville natale de Saint-Pétersbourg où il gagna ses galons d’homme d’État, Vladimir Poutine ne manquera pas de mettre le dossier syrien sur la table. Face aux atermoiements des États-Unis, et aux craintes des opinions publiques occidentales, il arrive en position de force.
«Poutine va se présenter en chef d’État sage et expérimenté qui défend le droit international, les principes de non-ingérence, appelant à une résolution politique du conflit et condamnant toute opération militaire prise en dehors du cadre du Conseil de sécurité», prévoit le directeur de la branche russe du Centre Carnegie, Dmitri Trenin. Parallèlement, pour faire bonne mesure, l’armée russe montre ses muscles en envoyant ses bateaux, notamment un croiseur lance-missiles, en Méditerranée orientale. «Un signal destiné à tenter de dissuader les Américains de jouer avec le feu», se félicite Mikhaïl Nenachev, le président du Mouvement de soutien à la flotte russe.
Le Figaro