dimanche , 2 avril 2023

Egypte: même Moubarak s’y met (et conseille à Morsi de partir)

Du fond de sa cellule, l’ex-raïs suggère à son successeur d’entendre la voix du peuple. Il faut dire qu’il est bien placé. Chassé du pouvoir en  février 2011, à la suite d’une importante révolte populaire, Hosni Moubarak vient de conseiller à l’actuel président Mohamed Morsi de démissionner. C’est ce que fait savoir, ce mardi 2 juillet, le quotidien arabophone al-Akhbar al-youm.

Le quotidien cite une source proche de Moubarak et «bien informée». Selon al-Akhbar al-youm, Hosni Moubarak conseille au président Morsi de partir, au vu des millions de manifestants qui sont descendus dans la rue le 30 juin, à l’initiative du mouvement Tamarod (Rébellion). Des manifestants qui, comme l’ont souligné nombre d’observateurs étaient encore bien plus nombreux que ceux qui ont exigé son départ en 2011.

Selon le quotidien arabophone égyptien, qui cite toujours une source proche d’Hosni Moubarak, l’ex-raïs aurait ajouté que lui-même en 2011 a accepté de partir, après trente ans de règne, dans le seul but de sauver des vies humaines et que Morsi devrait faire de même.

La présidence égyptienne a rejeté mardi matin l’ultimatum de l’armée donnant 48 heures à Mohamed Morsi pour satisfaire les «demandes du peuple» faute de quoi elle imposerait une feuille de route.

Affirmant que «l’Égypte ne permettra absolument aucun retour en arrière quelles que soient les circonstances», M. Morsi s’est posé en garant de la «réconciliation nationale» et de la «paix sociale», alors que l’armée avait déclaré la semaine dernière qu’elle ne laisserait pas le pays «plonger dans un tunnel sombre de conflits et de troubles».

Dans un discours télévisé le 1er juillet, le chef d’état-major de l’armée égyptienne, le général Abdel Fatah Al-Sisi avait précisé que les «demandes du peuple» avaient été exprimées d’une manière «sans précédent» et qu’il ne fallait plus perdre de temps.

Après le ralliement de l’armée et la démission de plusieurs ministres, Mohamed Morsi aprraît de plus en plus isolé.

Lu sur al-Akhbar al-youm