
La formation a regroupé des officiers militaires venus de 15 préfectures du pays. L’occasion a été mise à profit pour rappeler que les forces de défense et de sécurité ont pour mission de protéger la sécurité nationale et de défendre le territoire contre les menasses extérieures en faisant un usage légitime de la force.
En clair, la formation s’inscrit dans le cadre d’un programme intitulé causerie éducative et qui s’étale sur trois(3) étapes. La formation des agents causeurs, leur déploiement et la capitalisation de la causerie.
L’objectif global de cette ‘’causerie’’ est d’amener les agents des FDS, par le biais de l’information et la communication, à adhérer à l’esprit du contrôle civil et démocratique des forces de défense et de sécurité.
Il faut rappeler que le projet de renforcement du contrôle démocratique et civil des forces de défense et de sécurité en Guinée est la suite de l’évaluation du secteur de la sécurité en 2010. Cette évaluation menée par la CEDEAO, avec l’appui de l’Union Africaine et l’Organisation des Nations-Unies, a présenté un tableau préoccupant sur le secteur sécuritaire en Guinée (la Justice, l’armée, les douanes, la police, l’environnement et le système carcéral).
Pour Bernard Mara, directeur de cabinet du gouvernorat de Mamou, le projet renforcement du contrôle civil et démocratique des FDS s’inscrit en droite ligne des priorités du président de la République. Une volonté qui se matérialise, selon lui, par les efforts consentis ces dernières années et les résultats tangibles enregistrés. Pour lui, ces efforts ne peuvent avoir une lisibilité et visibilité claires qu’avec les agents causeurs à travers l’information et la sensibilisation de la troupe à la base.
Au nombre des problèmes identifiés au cours de la formation, il faut retenir la désorganisation des forces de défense et de sécurité, la confusion des rôles, attributions et responsabilités des différents corps, l’absence d’une politique et d’une pratique de gestion des ressources humaines, une formation initiale et continue quasi inexistante, l’absence de mécanisme de contrôle et de surveillance, ainsi que la faiblesse du régime disciplinaire.
Alors que la constitution guinéenne prévoit le rôle de contrôle parlementaire de l’exécutif sur les FDS, de nombreuses violations des droits de l’homme ont marqué l’histoire récente de notre pays et constituent un facteur d’instabilité politique et sociale.
A l’occasion de la rencontre, le commandant du Bataillon Autonome de Mamou (BAM) a réitéré la volonté des autorités militaires de s’engager dans la reforme en général et de respecter l’autorité civile légalement établie.
Pour sa part, Aboubacar Bah, représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement UD a réaffirmé l’engagement du système des Nations-Unies à accompagner la Guinée dans la réforme du secteur de la sécurité (RSS).
Les résultats attendus de la causerie de cet atelier est la production d’un guide d’animation des causeries. Au total, 70 agents causeurs des forces de défense et de sécurité seront formés sur l’esprit et les principes du contrôle civil et démocratique et son rôle dans le processus de la RSS. Au moins 4050 agents de la sécurité directement touchés à travers 135 séances de causeries. Ils connaîtront ainsi les principes et les mécanismes du contrôle civil et démocratique des FDS.
Sidiki Mara, Envoyé spécial
631 45 30 95
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Note de la Rédaction : Photo d’archive