vendredi , 1 décembre 2023

Législatives en Guinée: l’opposition se retire du dialogue politique

A Conakry, début mars, de violents affrontements ont eu lieu entre forces de l’ordre et manifestants de l’opposition. En cause, la préparation des élections législatives prévues le 12 mai prochain.

En Guinée, l’opposition a claqué la porte du dialogue politique ce lundi 25 mars, mécontente du cadre de dialogue qui, selon elle, ne respecte pas les engagements pris au sujet des législatives de mai prochain. En tout, cinq conditions fixées par l’opposition ne sont plus remplies. Mais néanmoins la porte n’est pas totalement fermée.

Avec notre envoyé spécial,

« Vous savez, les Guinéens font toujours comme les poulets, ils tournent autour de la cage alors que l’entrée est bien ouverte ». Jean-Marie Doré de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG) a sa façon bien à lui d’évoquer le claquement de porte qui a retenti hier en début d’après-midi au palais du Peuple, siège d’un dialogue qui tarde à démarrer.

Aboubacar Sylla, le porte-parole de l’opposition, revendique le clash : « La réunion a tourné court parce que nous avons dû quitter la salle, parce que nous nous sommes rendus compte que ce qui se préparait était un simulacre de dialogue, ce n’était pas du tout un dialogue ».

Pour l’opposition, cinq conditions sur lesquelles elle était tombée d’accord avec le gouvernement ne sont plus respectées. Parmi celles-ci, la qualité du médiateur issu de la communauté internationale. Selon l’opposition, le Sénégalais Lamine Cissé n’a pas été coopté par les Nations unies mais choisi unilatéralement par le gouvernement. Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le parti du président Condé, semble s’y perdre quelque peu lui aussi. Saloum Cissé, secrétaire général du RPG : « Le facilitateur que nous avons actuellement vient des Nations unies ». A la question de savoir s’il a été coopté par les Nations unies, il esquisse un pas de deux : « Là je ne peux pas répondre. Il faut essayer de poser la question au gouvernement ».

Malheureusement le gouvernement est pour l’instant muet. A l’origine, il devait y avoir un médiateur, puis trois. Il y en a désormais quatre, dont deux au moins sont contestés par l’opposition. Une poule n’y retrouverait pas ses poussins.

RFI