mercredi , 22 mars 2023

Affaire Bettencourt : Sarkozy placé sous le statut de témoin assisté

L’ancien président de la République échappe donc à la mise en examen, après plus de 12 heures d’audition par le juge Gentil à Bordeaux.

Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté, ce jeudi 22 novembre au soir, à l’issue de plus de 12 heures d’audition par le juge Gentil au Palais de Justice de Bordeaux.

« Il n’y a pas eu de mise en examen », a insisté son avocat Me Herzog, qui se trouvait avec son client à leur sortie en voiture du Palais de Justice, et n’a pas souhaité faire d’autre commentaire sur les circonstances de cette audition fleuve.

Quelques minutes après la sortie du Palais de Justice de Nicolas Sarkozy, le parquet de Bordeaux a confirmé que l’information selon laquelle l’ancien président de la République avait été placé sous le statut de témoin assisté.

« Dans le cadre de l’information judiciaire suivie à raison de faits d’abus de faiblesse, d’abus de confiance aggravés, d’escroqueries aggravées au préjudice de Liliane Bettencourt, les trois magistrats instructeurs co-saisis, ont, ce jour 22 novembre 2012, (…) recueilli l’audition de Nicolas Nicolas Sarkozy, lequel était assisté de Maître Thierry Herzog, avocat au Barreau de Paris », et « au terme de cette audition, M. Nicolas Sarkozy s’est vu notifier le statut de témoin assisté », précise ce communiqué signé du procureur de la République Claude Laplaud.

Éviter l’opprobre de la mise en examen

Le statut de « témoin assisté », introduit en 1987 et renforcé en 2000, est une situation intermédiaire créée pour éviter l’opprobre de l’ancienne inculpation, devenue mise en examen, mais il suppose tout de même que l’intéressé soit visé par les poursuites.

Si aucun soupçon ne pèse sur un témoin, le témoin assisté, statut réservé jeudi à Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, est mis en cause par un acte de poursuite, une plainte ou un témoignage tandis que le mis en examen est visé par des « indices graves ou concordants ».

L’un des buts de la création de ce statut était d’éviter à l’intéressé l’opprobre attaché alors à « l’inculpation », devenue « mise en examen » en 1993, qui était prononcée au moindre soupçon.

Nicolas Sarkozy était arrivé ce matin au Palais de Justice depuis l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, à bord d’une Renault Espace gris foncé aux vitres opaques, suivie de deux motos transportant des policiers en civil.

Le juge Gentil et ses collègues Cécile Ramonatxo et Valérie Noël voulaient entendre Nicolas Sarkozy, après avoir recueilli des éléments leur permettant de soupçonner un possible financement illicite de sa campagne de 2007, voire des remises de fonds ultérieures, grâce à de l’argent de Liliane Bettencourt.

Par le Nouvel Observateur avec AFP