
Faire passer Mitt Romney pour un incompétent et un indécis. Le président Barack Obama, très offensif lors du dernier débat télévisé, n’a pas laissé de répit à son adversaire républicain Mitt Romney. La rencontre, qui s’est tenue le lundi 22 octobre à Boca Raton en Floride et qui portait sur les questions internationales, s’est principalement jouée sur la forme, les deux candidats à la Maison Blanche s’accordant à de nombreuses reprises sur le fond.
Maniant la répartie et l’art de la petite phrase à la perfection, Barack Obama a dû redonner le sourire à ses supporteurs, inquiets après des semaines de sondages préoccupants.
Pointant à de nombreuses reprises les changements de positions de son concurrent, Barack Obama n’a pas hésité à s’en prendre frontalement à Mitt Romney, dans un domaine où son expérience lui assure un avantage indéniable : A chaque fois que vous avez exprimé une opinion, vous avez eu tort. »
Barack Obama a notamment raillé les prises de position de Mitt Romney concernant la Russie, accusant son adversaire d’avoir une vision des années 50. Romney assume : oui, « la Russie est un ennemi géopolitique » des Etats-Unis.
Répliquant aux reproches du républicain sur la baisse du nombre de bâtiments dans la marine, le président démocrate a mis les rieurs de son côté en lâchant avec malice :
Nous avons aussi moins de chevaux et de baïonnettes ! (…) Mais ce n’est pas un jeu de bataille navale ! »
Le président américain a également su jouer la carte de l’émotion, en racontant par exemple sa visite au mémorial de la Shoah Yad Vashem, ainsi qu’une conversation avec une jeune orpheline du 11-Septembre.
Romney, sur la défensive, parle… d’économie
Légèrement indisposé avant le débat en raison du trac, Mitt Romney a refusé de prendre le moindre risque. Peinant à s’imposer face à un président particulièrement sûr de lui, il n’a pas montré de réelles divergences avec Barack Obama sur l’Irak, l’Afghanistan, le Moyen-Orient… Pas même une attaque sur la gestion de l’affaire de Benghazi, qu’il avait pourtant érigée en cheval de bataille depuis plusieurs semaines.
Habilement, le républicain est toutefois parvenu à déplacer, à plusieurs reprises, la conversation vers des sujets économiques : la dette, le chômage, les petites entreprises… déroutant parfois de nombreux commentateurs.
Pas suffisant. A peine le débat terminé, l’équipe démocrate a crié victoire, galvanisée par les résultats des sondages réalisés lors de la rencontre.
« Les Etats-Unis ont vu leur commandant en chef, et quelqu’un qui n’est pas prêt à être commandant en chef », a par exemple ironisé le directeur de la campagne de Barack Obama, Jim Messina.
Par le Nouvel Observateur