
« Nous demandons ici au Premier ministre d’engager immédiatement le dialogue ou de démissionner », indique Alpha Souleymane Bah, alias Bah Fisher (photo), président du Comité de gestion du PNR. « On ne peut pas continuer avec cette situation. Le Premier ministre a failli à sa mission. S’il n’y arrive pas, nous lui demandons de démissionner », lâche Bah Fisher, qui indique que la responsabilité incombe au Chef du gouvernement, conformément à l’article 58 de la Constitution guinéenne, d’engager des pourparlers avec les composantes de la nation en cas de crise politique.
Alpha Condé hors du champ de tir
Le PNR de l’après Boubacar Bah est révolté. Il tir sur tout. A l’exception d’une seule personne. Le président de la République dont les dirigeants du PNR louent les concessions faites récemment pour une sortie de crise.
Pour le président du Comité de gestion de ce parti, l’Etat doit se ressaisir et mettre un terme aux répressions des manifestations en Guinée. Il cite pour exemple, l’assassinat la semaine dernière d’un jeune manifestant à Conakry. Il pense que l’instauration d’un Etat de droit doit passer par la lutte contre l’impunité et l’instauration d’un climat de confiance entre la population et Justice.
En ce qui concerne le processus électoral, Bah Fisher et son parti se disent favorables à l’opérateur sud-africain Waymark. Cela, disent-ils, au nom de la coopération sud-sud. Pour eux, l’enjeu économique est tel que l’opérateur français se voit dans l’obligation d’engager un bras de fer. « La Sagem qui a été incapable d’enregistrer 462.700 électeurs en Guinée selon le rapport de l’Union européenne est une multinationale française qui ne voudrait pas qu’une entreprise sud-africaine émerge sur le continent. Or la défaillance vient d’elle. (…) Si la Sagem perd le marché guinéen, elle n’en gagnera plus en Afrique puisque l’Union africaine et tous les pays africain vont confier les marchés électoraux à Waymark qui est moins chère. L’enjeu est là », explique-t-il.
Par ailleurs, le PNR fustige les leaders politiques. Il est particulièrement déchainé contre leur volonté à vouloir tout mettre au point avant d’aller aux urnes. Ce parti affirme ne pas comprendre des revendications de plus en plus nombreuses et parfois impossibles à satisfaire formulées par l’ADP et le Collectif. L’exemple, selon Bah Fisher, est la réclamation du vote des Guinéens de l’extérieur par les deux blocs . « C’est un faux problème qui n’a pas de solution. C’est un problème qu’on ne peut pas résoudre sinon que refaire la constitution », fulmine-t-il tout en soutenant que la diaspora doit faire valoir son droit de vote aux élections présidentielles. « Nous sommes partis du mal fait, mal fait, mal fait, jusqu’à mal faire en attribuant un marché de gré à gré à Waymark. Mais il faut finir avec ce processus électoral puisque l’idée de départ était d’aller vite aux élections et de finir avec la transition », glose-t-il.
En outre, l’autre point qui irrite les dirigeants du Parti National pour le Renouveau est la bataille au sein de l’opposition pour la désignation de ses membres devant siéger à la CENI. La formation politique se met à l’écart de cette bataille qui prend l’allure d’un combat des grands. Non sans tirer sur les autres responsables de partis. « Même les partis qui n’ont pas deux personnes veulent avoir un siège à la CENI. C’est le cas de l’UFC d’Aboubacar Sylla qui n’est que l’ombre de lui-même », regrette-t-il Bah.
La seule personne qui semble jouer correctement son rôle à en croire Bah Fisher, c’est le président de la République. Seul lui a réussi à faire une dizaine de concessions dont l’acceptation de la démission de Louncény Camara, la récomposition paritaire de la CENI et l’audit du fichier électoral, selon Fisher.
Elie Ougna
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