
Cette concertation ainsi amorcée devait aboutir à d’autres rencontres en vue d’harmoniser les points de vue sur les questions majeures dont les manifs sur la voie publique. Mais les différentes voix qui se sont levées à la fin de la séance laissent comprendre que la montagne a accouché d’une souris.
Officiellement, le lancement des discussions sur la réglementation des manifestations traduit la volonté du gouvernement de Mohamed Saïd Fofana de construire un Etat de droit dans la perspective. Pour le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Alhassane Condé, la réunion mérite d’être tenue dans la mesure où la Guinée connait d’importants évènements dans un contexte socio-politique tendu dont les conséquences sont préjudiciables au processus électoral.
D’après lui, ces évènements devenus récurrents consistent en des manifestations, cortèges, défilés, réunions et attroupements organisés par des partis politiques revendiquant des droits supposés méconnus ou violés par l’administration. Il a déploré le fait que ces manifestations ont souvent eu pour conséquences, les destructions des biens publics et privés et des risques de tout genre. Le ministre a souligné que tous ces facteurs compromettent dangereusement le processus de paix et de développement durable de la Guinée. « Il faut éviter les dérapages, la violence contre l’intégrité physique et matérielle des citoyens, des biens publics et privés », a indiqué Alhassane Condé.
Le ministre Alhassane Condé a aussi déclaré dans son intervention que la rencontre permettra aux partis politiques de respecter leurs obligations contenues dans les textes réglementaires.
Présent à la rencontre, le ministre de la Justice et des Gardes sceaux, Me Christian Sow, a ajouté que la rue ne doit pas être le lieu d’expression privilégié des désaccords. Il a rassuré de la volonté du gouvernement à protéger le droit de manifester, reconnu à l’Article 10 de la Constitution guinéenne. « Cet article 10 dispose que tous les citoyens ont le droit de manifestation et de cortège. En revanche, il a lieu de dire que dans tout pays la manifestation et le cortège sont réglementés », a toutefois rappelé Me Sow.
Pour sa part, le chargé de communication de la gendarmerie, le commandant Mamadou Alpha Barry, a rappelé le rôle que joue la FOSPEL et la gendarmerie lors des manifestions. Il a déclaré que les forces de l’ordre n’utilisent plus des armes de guerres, mais des armes ‘’conventionnelles’’. Une façon pour lui de démentir les propos de Lansana Kouyaté et ses camardes du Collectif et de l’ADP qui parlaient le 27 août de tirs à balles réelles à Matoto.
Cependant, le porte-parole de la gendarmerie a rappelé que les organisateurs et leurs supporters doivent respecter les axes prévus pour les manifestations et ne doivent pas faire preuve de dérapages.
L’opposition réunie au sein du Collectif et de l’ADP est évidemment restée sur sa faim puisque la réunion de concertation a tourné en une réunion d’information. Son avis n’a été demandé. Ses représentants fulminent de colère. « On n’a pas eu notre mot à dire. Notre avis n’a pas été demandé », a déclaré le vice-président de l’UFDG, Fodé Oussou Fofana. « Je pense que ce qui était plus simple, c’était de nous envoyer des brochures et nous demandé de faire des observations pour qu’on se retrouve pour discuter. C’est une déception. Il faut que les discours changent. Il faut qu’on aille à l’apaisement ».
Sidiki Mara
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