dimanche , 24 septembre 2023

Elections USA 2012 : Paul Ryan enflamme la convention républicaine

Paul Ryan, colistier de Mitt Romney, a mis l’accent sur leur volonté commune de prendre leurs responsabilités et de « changer de cap » par rapport aux choix de Barack Obama, dans son discours d’acceptation prononcé mercredi soir à la convention du parti à Tampa, en Floride.

Quasiment inconnu des Américains jusqu’à tout récemment, Paul Ryan a su galvaniser la convention républicaine mercredi soir à Tampa, en Floride. Avec un argument simple, décliné et martelé tout au long de son intervention : « Après quatre ans passés à tourner dans tous les sens, l’Amérique a besoin de changer de cap et l’homme qui peut le faire est le gouverneur Mitt Romney ». Se disant « prêt à accepter l’appel de sa génération » et à être le candidat de son parti à la vice-présidence du pays, le colistier du candidat républicain à la présidentielle américaine a promis : « Nous n’esquiverons pas les questions difficiles – nous tiendrons la barre. Nous ne passerons pas quatre ans à accuser les autres – nous prendrons nos responsabilités. Alors, voici la question : si on ne change pas de dirigeants, pourquoi les quatre prochaines années seraient-elles différentes des quatre dernières années ? ». Paul Ryan a notamment assuré que le « ticket » Romney-Ryan créerait « 12 millions d’emplois sur les quatre prochaines années » s’il était élu. Une promesse en forme d’argument-massue alors que l’économie est le sujet de préoccupation numéro un des Américains. Il s’est également engagé à revenir sur la réforme du système de santé du président sortant, dite « Obamacare ».

Son discours constituait le point culminant de la soirée, comme l’avait été mardi celui d’Ann, l’épouse de Mitt Romney, et a suivi les passages à la tribune de John McCain, précédent candidat républicain, et Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat sous la présidence de George W. Bush. « Mitt Romney et Paul Ryan vont nous reconstruire à l’intérieur, et nous inspirer pour retrouver la première place à l’étranger », a déclaré Condoleezza Rice, venue appuyer le tandem républicain jugé plus à l’aise sur les questions économiques que sur la politique étrangère. Mitt Romney, qui doit prononcer ce jeudi le discours de clôture de la convention, avant une prière de l’archevêque de New York, Timothy Dolan, a toutefois lancé lui-même quelques piques contre la politique étrangère de Barack Obama, en marge du rassemblement. « Dans ses rapports avec les autres nations, il a accordé de la confiance là où elle n’était pas méritée, a adressé des insultes là où elles ne l’étaient pas non plus, et des excuses là où elles n’étaient pas justifiées », a-t-il déclaré à Indianapolis. « Nous avions l’habitude d’entretenir nos alliances et de nous battre pour nos valeurs communes », a-t-il ajouté. « Mais en ce qui concerne nos amis et alliés comme la Pologne, la République tchèque et Israël – et des pays qui nous combattent comme l’Iran et Cuba – le président Obama est allé dans la direction opposée ».

Romney grignote du terrain sur Obama

A 70 jours du vote, Mitt Romney, 65 ans, gagne lentement du terrain dans les sondages face à Barack Obama, semblant donner raison au parti républicain qui espère que la convention de Tampa lui fournira l’élan nécessaire pour devancer le candidat démocrate. Et l’un de ses atouts semble bien être Paul Ryan. A 42 ans, cet élu du Wisconsin est à la fois considéré comme un gage de jeunesse et de conservatisme au sein du tandem républicain, qui affrontera celui formé par le président démocrate Barack Obama et son colistier Joe Biden lors du vote du 6 novembre.

Mais l’équipe démocrate a déjà lancé la contre-offensive en ciblant les positions les plus controversées du colistier de Romney. Elle a ainsi attaqué le projet de budget que Paul Ryan a fait adopter en mars par la Chambre des représentants, dont il préside la commission budgétaire, et qui prévoit à la fois des baisses d’impôts et des coupes dans Medicaid et Medicare, les programmes d’assurance maladie destinés aux plus pauvres et aux plus âgés. Une vidéo diffusée par l’équipe de campagne de Barack Obama a accusé Paul Ryan de défendre des « positions dépassées datant d’une époque révolue », citant également son opposition à la possibilité d’avorter, quelles que soient les circonstances.

Quant à Barack Obama, il a prévenu mercredi soir qu’il ne suivrait pas la convention républicaine, mais a encouragé des étudiants de l’université de Charlottesville, en Virginie, devant lesquels il continuait une tournée universitaire de deux jours, à le faire. « En novembre, votre voix sera plus importante que jamais », a-t-il dit. « Si vous en doutez, faites un peu attention à ce qui se passe cette semaine à Tampa. »

TFI