
Les informations en notre possession indiquent que tout a commencé mercredi en début de matinée. La famille du jeune, élève de son état, apprend qu’il avait accompagné un de ses amis, également élève, à la Minière, à la recherche d’un boulot en cette période de vacances. La source de la famille parvient à la conclusion que c’est l’immeuble dans lequel les deux élèves se débrouillaient en tant que carreleurs qui s’est écroulé mardi. Et donc il n’y a pas eu de survivants.
Panique. Tout le quartier est alerté. Les voisins accourent, pour consoler les éléments de la famille dont certains, en ce moment précis, se roulent par terre et accusent Dieu de négligence. Le deuil commence. On pense à informer la famille restée au village et à organiser les funérailles. Dans la foulée, comme c’est de coutume en Guinée, de grosses marmites sont mises au feu. Il faut faire la cuisine pour les visiteurs qui se comptent déjà par dizaines. Pendant ce temps, les photos du jeune passent de main en main pour ceux qui ne le connaissent. Certains visiteurs ne parviennent pas à retenir. Ceux-ci éclatent en sanglots, puis tentent de consoler la famille. La scène dure des heures.
La donne change à 16h quand le vrai faux mort pointe sa tête dans la concession familiale. Silence de cimetière. On se demande s’il s’agit de lui-même en chair et en os ou de son fantôme. Une personne qui est allée compatir à la douleur de la famille affirme avoir songé à la fuite. Mais comment ? Le supposé mort, ébahi par la scène dont il n’a toujours pas compris la signification est arrêté au portail, seul accès de la cour.
Après quelques minutes d’observation, une personne de la famille prend courage et adresse le premier la parole à celui qui était passé pour mort. « Où étais-tu ? » Et le jeune de répondre : « J’étais à Lambadji où j’ai passé la nuit ».
De question en question, on s’aperçoit que le petit, supposé être dans l’immeuble au moment de son effondrement, n’avait pas accompagné son ami qui, lui, est fort heureusement l’un des blessés extirpés des décombres pour le moment.
A son tour de répliquer. « Mais que se passe-t-il ? Quelqu’un est-il décédé ? Pourquoi les gens sont-ils en larmes ? » On lui répond, froidement, avoir appris qu’il est l’une des victimes décédées dans l’immeuble qui s’est écroulé à la Minière la veille. « Non je n’y suis plus allé. C’est finalement mon ami qui y est parti pour se débrouiller», rétorque-t-il.
La scène de deuil se transforme en une cérémonie de réjouissance. Le jeune est soulevé tel un trophée. Et le repas est servi. Tous ceux qui assistaient aux faits n’hésiteront pas à esquisser quelques pas de danse. Avec des larmes de joie, cette fois.
Mamady Fofana
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