
L’apport paraît d’autant plus important qu’il vient d’un pays émergent qui n’a jamais voulu des lignes de crédit du FMI. Il s’inscrit dans le cadre d’une initiative du groupe des pays émergents Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (BRICS). Ces cinq pays, qui représentent 45% de la population mondiale et 40% du PIB global, ont contribué à hauteur de 75 milliards de dollars au fonds de prévention lancé par le FMI. La Chine a apporté 43 millliards, et la Russie, l’Inde et le Brésil 10 milliards chacun.
Bien que modeste, en comparaison, l’apport sud-africain a aussitôt été critiqué par le Congrès des syndicats sud-africain (Cosatu) et la Ligue des jeunes du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir. L’argent aurait été mieux dépensé en Afrique du Sud, jugent ces derniers.
«Nous ne devrions pas nous demander ce que l’Afrique du Sud peut bien diable faire dans les Brics, mais nous concentrer sur ce que les entreprises devraient faire pour en profiter», a rétorqué Maite Nkoane-Mashabane, la ministre des Affaires étrangères.
Cette contribution va donner à Pretoria plus d’influence, espère-t-elle. «Le geste du groupe des BRICS s’inscrit dans une volonté de transformer les institutions de la gouvernance globale», a-t-elle précisé.
De son côté, Mathews Phosa, le trésorier général de l’ANC, estime que les marchés émergents ne devraient plus se gêner pour créer leurs propres institutions. Les BRICS, lors de leur dernier sommet à New Delhi, le 31 mars, ont d’ailleurs posé des jalons dans cette voie. Ils ont décidé de lancer leur propre banque de développement, une banque “Sud-Sud”, tout en critiquant la lenteur des réformes du FMI.
L’Afrique du Sud avait ensuite défendu – en pure perte – une candidate africaine, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, à la succession du président américain de la Banque mondiale, Robert Zoellick.
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