
Le Président du tribunal : M. Bouna Kéita, comment l’affaire de diamant s’est-elle passée entre vous et le Général Sékouba Konaté ?
Bouna Kéita : (…) J’ai reçu un appel téléphonique venant de l’ex-président de la transition le Général Sékouba Konaté me disant d’aller le voir. Et qu’il aurait appris que j’ai des diamants. Il m’a dit quand je sors du pays il va me couper la tête. Je me suis présenté immédiatement chez lui à 23h45mn avec mes diamants. Arrivé, j’ai trouvé le Général Boundouka Condé, le Général Mamadou Korka Diallo et plusieurs autres officiers. C’est à 1h du matin que j’ai voulu quitter les locaux de la résidence du président. Mais le Général Sékouba Konaté m’a dit de laisser les diamants avec lui et qu’il va les confier à une personne de confiance.
M. le président j’avais l’espoir de retrouver mes diamants dans les meilleures conditions. Je me suis présenté à la résidence du président où il m’a quitté pour la ville. Après, je suis allé le trouver. C’est en ce moment qu’il a ordonné à « de Gaulle » de m’accompagner chercher les diamants chez Roda Fawaz. Arrivé sur les lieux, j’ai constaté la présence des acheteurs de diamants. Et sur place, je me suis jeté sur lui et j’ai pu lui retirer une partie.
Les diamantaires et « de Gaulle » m’ont supplié de laisser les diamants avec Fawaz. Je suis reparti voir le président. C’est là que « B-52 » m’a dit de laisser cette affaire de diamant.
Le lendemain j’ai été informé que Fawaz à voyagé sur le Maroc. Alors monsieur le président depuis ce jour, je n’ai jamais tenu des propos ou accorder une interview à une radio de la place ou un organe quelconque. J’ai refusé toutes invitations des journalistes concernant ce sujet de diamants.
Monsieur le président, c’est après que je suis allé rencontrer le président Konaté pour lui demander de me prêter un montant de 600 millions de francs guinéens pour battre campagne aux élections présidentielles de 2010. Pour la deuxième fois, je lui ai dit de me donner 10.000 dollars US pour qu’au retour de M. Fawaz en Guinée, je les lui rembourser.
Le Président du tribunal : Vous n’avez pas accordé une interview à un site d’internet ou de journal écrit en tenant des propos diffamatoires à l’encontre de l’ex-président Konaté et de Fawaz ?
Bouna Kéita : Non monsieur le président.
Le Président du tribunal : A combien pouvez-vous estimer le prix de vos diamants ?
Bouna Kéita : 2 millions de dollars US.
Maître Frederick Sidibé (Avocat de Roda Fawaz) : Est-ce que vous pouvez nous déterminer la qualité de vos diamants ?
Bouna Kéita : Je n’ai pas la réponse à cette question.
Maître Frederick Sidibé : Est-ce que vous avez des papiers qui vous permettent d’exploiter les diamants en Guinée ?
Bouna Kéita : (Il refuse de répondre).
Maître Rafi Raja (Avocat de Bouna Kéita) : Mon client n’a pas droit de répondre à toutes ces questions. Le dossier du ministère public contre M. Bouna Kéita est une infraction ordinaire qui est reprochée à un citoyen ordinaire qui répond devant la loi. C’est au ministère public de faire un lien entre les faits et un prétendu dommage. La suite sera tout à fait ordinaire pour moi. Je crois que la partie civile veut distraire la galerie. Nous avons plusieurs fois demandé au président de recentrer le débat, puisse qu’on nous reproche d’avoir diffamé quelqu’un. On ne nous reproche pas d’avoir donné ou d’enlever, de prêter de diamants. Mais on nous reproche d’avoir diffamé. Quoiqu’il en soit, tout tourne au tour du diamant. Mais la question principale est la diffamation.
Rendez-vous le 3 juillet prochain pour la suite des débats.
Un décryptage de Sidiki Mara
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