
A 73 ans révolus, Réné Zoumanigui est convaincu qu’il est temps de céder la place aux jeunes et de jouer un rôle de conseiller vu son parcours. « Il faut mettre notre expérience à la portée des jeunes », confie-t-il.
M. Zoumanigui est un enseignant de formation. C’est en 2007 qu’il intègre la CENI comme représentant du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP), parti au pouvoir à l’époque. Signe qu’il était politiquement le plus haut gradé de l’équipe désignée par ce parti, il est placé en tête d’une liste de 10 personnes. Cinq mois plus tard il est nommé Chef département logistique de la CENI.
Réné Zoumanigui présente un parcours riche. En 1952, il quitte Macenta pour Dabadou. Il est muté quelques années plus tard à Salayah dans Kouroussa en qualité d’enseignant. Il est affecté à Kankan, puis à N’zérékoré, avant d’ouvrir le CER 2ème cycle de Lainé dans la préfecture de Lola.
Après ce parcours dans la Guinée profonde, il est muté dans sa préfecture natale pour servir au collège Ouézin Koulibaly de Macenta. Il fera par la suite un détour par Binikala et Panziazou. En qualité d’enseignant des Sciences Sociales cette fois. Dans ces deux sous-préfectures il fut nommé secrétaire administratif du Comité directeur. Élu au bureau fédéral de Macenta comme trésorier, il poursuivra sa carrière à Koundara, en Moyenne Guinée, avant d’être affecté à Faranah comme enseignant en charge des cours de français de pédagogie au Centre de Formation Continue (CFC).
Réné Zoumanigui fera son entrée en politique à la faveur de la création du P.U.P à Mamou 1992. Il est désigné pour s’occuper de la Guinée Forestière. Il a la lourde mission d’implanter le jeune parti à Yomou, Lola, N’Zérékoré, Beyla, Guékédougou, Kissidougou, et Macenta,où il est basé.
Cet engagement est couronné par son entrée au Parlement en Août 1995 à la faveur de l’écrasante victoire du P.U.P à l’élection législative. Il est élu membre de bureau de l’Assemblée en qualité de 1er vice-président. Cette position va lui permettre de côtoyer le président Elhadj Boubacar Biro Diallo. Les deux hommes entretiendront d’étroites relations avant d’être mis à l’écart. Ils ne participeront pas à la seconde législature conduite par Elhadj Aboubacar Somparé. M. Zoumanigui sera mis à la disposition de son parti en qualité du membre du bureau politique national de P.U.P.
Aujourd’hui, l’homme met son expérience au service de la CENI pour l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles en Guinée. Il refuse presque tout commentaire sur la politique. « Je ne suis pas politologue », affirme-t-il.
Il regrette cependant le blocage politique actuel. « Le blocage est sciemment voulu. Le seul jeu que nous devons faire est le jeu démocratique, dont la loi la plus dur et la plus correcte est la voix de la majorité, c’est-à-dire le résultat des urnes », dit-il.
Son avis est tranchant sur la question du départ du président de la CENI posée par le Collectif et l’ADP. « Je pense que c’est leur droit de demander la démission même de toute la CENI. C’est leur droit de dire au CNT de quitter. C’est un droit en démocratie. Mais en démocratie, il y a des lois. Il faut se référer aux textes. Le président CENI n’est pas tombé du ciel. C’est une institution et une loi qui l’ont hissé à ce niveau. L’enlever parce qu’un groupe de partis le demandent serait enfreindre à la démocratie ».
Sidiki Mara
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Kaloum Presse