
Les protestataires dont certains ont barricadé l’entrée principale du ministère, scandant des propos pas très aimables. Toutes les issues ont été cadenassées, à l’exception de la porte qui donne accès à la cour de la RTG Boulbinet. « Nous voulons notre salaire, sinon il ne sortira pas d’ici », lançaient-ils. A l’origine du mouvement spontané, une histoire d’engagement de stagiaires à la Fonction publique. Environ 72 jeunes ont été recalés sur un effectif de 357 pour cause de diplômes falsifiés, dossiers incomplets ou niveau faible.
D’importantes personnalités de la sécurité se sont succédé au ministère de la Communication sans arriver à bout des manifestations, qui, pour l’occasion, avaient réussi à former un groupe insaisissable. Du ministre d’Etat à la Sécurité et à la Protection civile, le Général Mamadouba « Toto » Camara, au Directeur de l’Agence nationale de lutte anti-drogue, le terrorisme et les crimes organisés, le colonel Moussa Tiégboro Camara, en passant par le ministre délégué à la Sécurité, Mouramani Cissé et des éléments de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS), tous se sont relayés sur les lieux, en vain.
Le ministre Dirius Dialé Doré et tout son personnel n’ont pu retrouver la liberté qu’à 0h20 après d’âpres négociations entre le Premier ministre et les stagiaires.
Aux dernières nouvelles, les négociations vont se poursuivre à la Primature ce matin. Mais delà d’une simple discussion, des contrôles physiques et des vérifications de papiers sont prévues, avant toute décision finale.
En février, le Dirius Dialé Doré avait été pris en otage par les mêmes éléments qui réclamaient leur prise en charge puisqu’ils possédaient déjà de numéros matricules. L’année dernière, la série noire des membres du gouvernement séquestrés a démarré par le ministre d’Etat à l’Energie, Papa Koly Kourouma, qui a été confiné dans un petit vestibule à Coronthie, par des jeunes en furie contre le délestage électrique.
Elie Ougna
Kaloum Presse