
Le Chef de l’Etat guinéen, dans une interview accordée à nos confrères de RFI, vendredi, s’est résolument « engagé pour l’intégration africaine ». Ajoutant que « cela passe à terme par la création d’une zone monétaire, économique, à l’échelle continentale ». En ce qui concerne l’adhésion de la Guinée à la zone CFA, le président guinéen, Alpha Condé a écarté toute idée avant trois ans.
Selon lui, [son] conseiller économique, Alassane Ouattara (Président de la Côte d’Ivoire) lui a dit que « pendant trois ans encore » la Guinée a besoin de la flexibilité de sa monnaie. « Que donc quiconque me dit d’entrer maintenant dans la zone franc ne veut pas que la Guinée avance. J’ai besoin, pendant trois ans au moins, d’avoir une monnaie flexible, donc d’avoir une monnaie guinéenne » poursuit-il. Pourquoi ? Le Pr Alpha Condé a affirmé que c’est pour « pouvoir équilibrer la macro-économie … C’est-à-dire pour avoir plus de flexibilité dans la gestion des finances publiques ».
Le Président guinéen, élu en décembre 2010, a hérité d’une situation économique difficile. Les caisses de l’Etat étaient complètement vides. Il va falloir comme lui-même l’a indiqué avant toute intégration dans une zone monétaire donner de la valeur à la monnaie locale (le franc guinéen) avant d’intégrer une autre zone monétaire. D’ailleurs, la Guinée et 4 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) comptent créer une seconde zone monétaire, appelée ZMAO. Il s’agit à cet effet de créer une monnaie forte pouvant concurrencer le franc CFA. Mais aussi, il va faciliter les échanges commerciaux entre les pays concernés.
Mais, il se trouve qu’après 2003, 2005, que les critères de convergence pour la création d’une monnaie unique n’ont pas été réunis par les pays intéressés notamment la Guinée, le Nigeria, le Liberia, la Sierra Leone et la Gambie. La ZMAO regroupera les pays n’appartenant pas à la zone franc. A quand verra-t-elle jour, c’est bien la question.
Pour le Pr Alpha Condé, François Hollande c’est « le moindre mal »
« Ce que nous attendons, c’est davantage de concertation entre l’Afrique et la France. Une évaluation plus exacte des situations qui prévalent dans chacun des pays africains. Cela éviterait quelques malentendus dans les rapports entre pays souverains. […] Que la France soit notre avocat dans les instances internationales, et, qu’elle s’intéresse davantage aux pays démocratiques. », telle a été aussi l’une des leçons de l’interview accordée ce vendredi par le Pr Alpha Condé à nos confrères de RFI.
« Oui, François Hollande ne connait pas bien l’Afrique, mais c’est mieux comme ça », dit-il en substance. Pourquoi ce paradoxe ? Le Président guinéen s’est aussi exprimé aussi sur le blocage politique en Guinée. Mais aussi sur la très grave crise que traverse notre voisin, le Mali.
Eco-Vision