
D’entrée de jeu, le président de l’UFC et Porte-parole des deux blocs politiques, a rappelé que l’objectif de la marche du 10 mai était d’amener les autorités guinéennes à revoir leurs positions sur la gestion du processus électoral ainsi que la qualité de la gouvernance politique, économique et sociale. Parlant de cette manifestation pacifique, Aboubacar Sylla a laissé savoir que la mobilisation constatée ce jour est historique. « En ce qui me concerne, on n’avait jamais vu autant d’affluence à une manifestation politique initiée par des leaders politiques». Selon l’ancien ministre de la Communication, la marche a été caractérisée par la discipline, le sérieux du côté de leurs militants. Ce qui, pour lui, dénote du niveau de conscience et de formation civique de leurs supporters.
Évoquant les incidents survenus entre forces de l’ordre et manifestants, le Porte-parole du Collectif et de l’ADP déplore que sur un parcourt de moins d’une quinzaine de kilomètres, aucun incident n’ait été constaté sauf lorsque le cortège est arrivé devant le siège du RPG à Hamdallaye et à la Casse à Dixinn, où certains militants de l’UFR et d’autres partis politiques en provenance de Matam on été pris à partie. « Nous sommes arrivés avec un public enthousiaste qui criait des slogans et qui proférait aucune menace particulière contre personne. Nous sommes arrivés à quelques 100m du siège du RPG et là nous avons attendu des bruits des grenades lacrymogène qui explosaient et le cortège s’est arrêté », relate Aboubacar Sylla. Selon le conférencier, des gendarmes et des policiers sont sortis du siège de RPG et d’autres dans les quartiers environnants pour venir s’attaquer aux manifestations. « Notre convoi a été coupé en deux et tous ceux qui étaient derrière se sont retrouvés sous le feu des grenades lacrymogènes et matraques. L’objectif était de disperser une manifestation qui avait été acceptée. Une fois qu’ils ont réussi à disperser nos manifestants, on a continué à nous pourchasser depuis Hamdallaye jusqu’au carrefour chinois à la Minière. A un moment, ils se sont retrouvés directement derrière les véhicules des leaders et c’est en ce moment que nous nous sommes indignés et sommes allés vers eux pour demander ce qui ce passe», poursuit Sylla.
Le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et l’Alliance pour la démocratie et le progrès estiment à une cinquantaine, le nombre de blessés graves, dont une personne qui était entre la vie et la mort.
Le président de l’Union des forces républicaines, Sidya Touré, pour sa part a affirmé que les militants ont été attaqués pas par des policiers comme certains l’ont fait croire mais par loubards postés à des endroits à cet effet. « Mais le problème est simple. Je n’y vais pas par quatre chemins. La réalité est que c’est une habitude de Alpha Condé. Il vous dit de faire ça et pendant ce temps, lui fait autre chose », raisonne l’ancien Premier ministre.
Dans cette même lancée, le patron de l’UFR ne manquera pas de dire que le président Alpha Condé ne veut pas organiser des élections maintenant, car, dit-il, la tenue des législatives entrainerait des questions sur l’avancement social et économique de la Guinée. « On va lui dire où sont les projets, les investissements et les reformes », ajoute-t-il.
Pour le leader de l’UFDG, Elhadj Cellou Dalein Diallo, les leaders regroupés au sein des deux blocs sont candidats et à ce titre, veulent que la paix soit préservée. Selon lui, pour préserver cette paix, il faut garantir la transparence et l’équité des élections. « Aujourd’hui, ils sont en train de faire la révision et un recensement intégral, nous luttons qu’il y ait de la transparence dans les décisions, pour qu’il y ait la confiance d’aller à une élection apaisée », regrette Dalein.
Quant au président du parti de l’Union Pour le Développement (UPD), Mamadou Ditinn Diallo, l’opposition s’insurge contre la gestion du pays. Pas plus. « Nous n’avons pas revendiqué le départ du Pr Alpha Condé et son gouvernement. Nous avons demandé à ce que le gouvernement respecte les lois de la République, parce que nous sommes engagés dans un processus électoral. Et les préparatifs de ce processus électoral nous concernent. Nous constatons qu’il y a des obstacles posés par la CENI pour violer la constitution. Nous avons demandé le départ de la CENI. Nous n’avons pas dit que la CENI parte à l’exception de telle ou telle personne. Nous voulons la recomposition de la CENI », a-t-il affirmé.
Sur les questions relatives à la révision du fichier électoral, les membres du Collectif et de l’ADP proposent le retour de la SAGEM. Un opérateur qui, selon eux, a déjà fait ses preuves dans ce domaine. En ce qui concerne l’audit, du fichier électoral, ils n’excluent pas le recrutement d’un expert indépendant et crédible.
Avant de mettre un terme à leur conférence de presse, les leaders du Collectif et de l’ADP ont annoncé que le jeudi 17 mai sera déclarée une journée ville morte. Et le dimanche 27 Mai sera consacrée à une autre marche pacifique.
Sidiki Mara
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