
Tout a commencé le jeudi 10 mai, à l’esplanade du Stade du 28 septembre, quand le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo, s’adressant à la foule, a laissé filer une information qui fera le tour des médias. « Nous avons voulu qu’il y ait un dialogue franc pour qu’on définisse les conditions dans lesquelles on doit aller aux élections. Mais monsieur Alpha Condé n’a pas écouté. La marche d’aujourd’hui est l’expression populaire du peuple de Guinée dans sa diversité. Je vous demande de rentrer tranquillement chez vous. N’agresser personne et demain on recommence ».
La balle était déjà partie. Les militants étaient ainsi invités à redescendre dans la rue le lendemain pour exiger entre autres, la restructuration de la CENI, l’audit du fichier électoral et le rétablissement des Conseils communaux dissouts dans leurs fonctions. Bien qu’ayant mobilisé la majorité des manifestants, Cellou Dlein Diallo, se verra désavoué, ingénieusement, par ses camarades combattants du Collectif et de l’ADP.
Aboubacar Sylla en premier, joint par Kaloumpresse.com pour confirmer les manifestations annoncées, a rejeté en bloc l’idée, précisant que le vendredi 11 mai, était consacrée à une journée de réflexion sur la marche de la veille. « Pas du tout. Nous n’allons pas marcher, mais nous allons tirer les leçons sur ce qui s’est passé et programmer d’autres actions ».
Puis, Mamadou Mouctar Diallo, président des Nouvelles Forces Démocratiques, un des principaux alliés de Dalein s’est montré lui aussi clair et précis sur la question. « Nous restons dans la dynamique des manifestations. Mais nous allons d’abord nous retrouver, tirer les conclusions et planifier d’autres actions », a affirmé l’ancien ministre de l’Elevage.
Cette sortie hasardeuse du leader de l’UFDG a eu pour conséquence les manifestations sporadiques de quelques uns de ses militants à Hamdallaye, Bambéto et Cosa ce vendredi. Des manifestations contenues sans coup férir par les forces de l’ordre.
Ce même vendredi, l’UFDG a aussi servi une autre surprise. Un communiqué publié sur le site du parti a décrété cette journée ville morte. Il annonce par la même occasion, laconiquement, l’organisation de manifestations le lundi 14 mai. Sans aucune précision sur le lieu, l’itinéraire et la durée.
Mais joint une nouvelle fois par Kaloumpresse.com, l’ancien ministre de l’information, Aboubacar Sylla, a laissé plané le doute sur le caractère unanime de la décision. Il soutient que rien n’est encore défini. Il conseille d’attendre. « Nous allons nous retrouver et définir les choses et nous vous tiendrons au courant».
Avec ces positions contradictoires affichées, l’on se pose la question de savoir, qui décide réellement de la tenue des manifestations au sein du Collectif et de l’ADP?
Fatoumata Kéita
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