
Pour la énième fois le scrutin législatif devant mettre terme à la transition guinéenne, qui n’a que trop duré, a été reporté sine die. L’ultime décision a été rendue publique vendredi 27 avril par le chef de l’Etat, Alpha Condé, alors qu’il devait convoquer les électeurs par décret le lendemain. Raison invoquée : des problèmes techniques que connait la Commission électorale nationale indépendante(CENI) dans l’exécution de son chronogramme.
Ce qui revient à noter que la CENI n’a pas pu respecter le chronogramme qu’elle a unilatéralement défini, sans associer les partis politiques. Parmi ces problèmes techniques on cite entre autres : le transfert des données du premier opérateur électoral Sagem vers l’opérateur local Waymark, l’audit du fichier électoral par les experts indépendants qui a pesé sur le calendrier, la tenue du dialogue politique qui a amputé d’un mois, les travaux de la CENI.
Pour solution, on propose que cette institution soit appuyée par des experts dans ses préparatifs aux législatives suivant un chronogramme réaliste. Par conséquent, on invite la CENI à réaliser son chronogramme avec les partis politiques désireux de prendre part aux législatives. Même si le chef de l’Etat insiste dans ses propos sur son vœu d’organiser des élections libres, justes et apaisées, il est à noter le manque de sincérité de la part du pouvoir qui doit pourtant se porter garant de l’organisation d’un scrutin transparent. Car, la décision du report des législatives occulte la mesure envisagée pour résoudre le problème de la CENI, notamment le départ de son résident Louncény Camara et la restructuration de l’institution électorale. Deux points ardemment revendiqués par l’opposition. Curieusement, comme il parait l’être, dès l’annonce du report des législatives, cette CENI a pris une décision selon laquelle la révision du fichier électoral aura lieu du 2 mai au 15 juin prochains. Alors qu’aucune autre concertation n’a été menée entre les acteurs concernés. La logique voudrait que désormais tout programme que doit définir la CENI soit trouvé sur la base d’un consensus avec toutes les parties prenantes.
Ce qui revient à souligner que la décision de reporter ce scrutin sine die ressemble à une fuite en avant pour le régime en place. Ce dernier, après avoir perdu certains de ses alliés de taille lors de la présidentielle de 2010, s’est donné des partis satellites pour se construire une nouvelle formation politique dénommée RPG-arc-en-ciel. Or, en dépit de la multitude de ces formations politiques venues se greffer au RPG, le parti de l’opposant historique Alpha Condé, devenu président de la République, on remarque aisément que ce sont que des particules. Ce qui a fait dire à un analyste que le parti au pouvoir a fusionné avec des personnes (les leaders) et non des partis politiques. La plupart de ces partis ne pouvant même pas remplir une cabine téléphonique, à plus forte raison réunir du monde dans une case.
Une telle situation ne rassure pas le RPG arc-en-ciel de remporter les prochaines législatives. Ainsi, on perçoit dans ces manœuvres, son obsession à trouver des voies et moyens pour s’assurer une victoire certaine avant d’accepter d’organiser le scrutin. Comme on l’entrevoit, le premier acte qu’il pose est la quête de cette solution qui passe nécessairement par… la prolongation du temps. Comme cela fut le cas à l’entre deux tours de la présidentielle de 2010.
Ce calcul politicien nous laisse des horizons bouchés. Cellou, Sidya, Kouyaté et les autres sont avertis.
Le Populaire