
La rencontre tenue mercredi entre le président Condé et le chef de file de l’opposition Dalein Diallo aux dires d’une certaines presse), est loin d’être le début d’une solution politique en ce qui est de ces législatives. Il faut dire qu’il est d’autant impossible de les organiser, dans les conditions actuelles, que le pouvoir puisse les remporter. Au regard du mécontentement grandissant qui a fini par gagner le cœur de la mouvance présidentielle et son électorat. Aujourd’hui, l’écrasante majorité de la population ne se prêt plus au slogan du «changement », devenu « apocalyptique »aux yeux de tous. D’où les difficultés pour le pouvoir à organiser et perdre des élections qu’il se dit censé de remporter. Or, l’opposition ne veut pas lâcher prise. Avec un électort estimé à prise de 70%, vu les chiffres du premier tour de la présidentielle où chaque parti en lice semblait avoir recueilli le score qui lui siérait, le Collectif et l’ADP n’entendent pas abandonner le futur Parlement aux mains d’un pouvoir qui ne déteste plus de violer les règles du jeu démocratique et n’a aucun programme de société à proposer. De part et d’autre, on ne veut pas céder aussi simplement. D’où donc une rencontre qui s’en va à-vau-l’eau. Même si les préoccupations essentielles de la classe politique, notamment l’épineux dossier de la CENI et la révision des listes électorales, y ont été évoquées, il faut dire qu’aucune lueur d’espoir n’a été perceptible à la suite de la rencontre. Sauf que le locataire de Sékoutoureya a invité sin interlocuteur à se référer à deux de ses lieutenants, en l’occurrence Kirridi Bngoura, la sirène du palais et François Fall coopté là-bas comme directeur de cabinet.
Le maître de créance a donc demandé à M.Dalein de notifier à ces deux conseillers toutes les revendications contenues dans le mémorandum concocté par son camp. D’accord, a renchéri Dalein, qui à son tour, va désigner deux de ses collaborateurs pour poursuivre les discussions avec la présidence. Bref, avant d’arriver à une solution consensuelle autour de l’organisation de ces législatives, il y aura du chemin à faire. Pour l’opinion nationale, cette dernière que pour la photo.
Elle aura quand même permis au pouvoir de gagner en temps et en image. Lequel pouvoir tentait ainsi une offensive de charme à l’endroit de l’ancienne puissance coloniale, la France, qui vient de flétrir l’absence de consensus entre le pouvoir et l’opposition sur l’organisation desdites législatives, en juillet prochain. Le ministre français de la coopération, Henri de Raincour, au cours d’une conférence de presse, a déclaré que « la Guinée doit achever sa transition par la tenue de ces législatives afin de bénéficier des dividendes de son ancrage démocratique ».et ce, poursuit-il, « dans l’intérêt de la population guinéenne, ces élections législatives doivent se tenir dans les meilleurs délais et se dérouler de façon inclusive ». Une équation à plusieurs inconnues, si l’on se réfère au grabuge qu’il y a dans cette affaire. Il faut dire que le maître de Conakry n’a pas tardé à réagir. Vendredi soir, il a reporté sine die ces élections qui étaient prévues pour le 8 juillet. Le pouvoir, qui n’a rien proposé encore à la Guinée, gagne du temps.
Après plus d’un an et demi d’exercice, il est incapable d’organiser une telle élection. Finalement, l’essentiel du mandat du prof Alpha Condé sera consacré aux débats inutiles et stériles. Faudra-t-il après son mandat ; parachuter quelqu’un de Mars pour faire l’affaire de notre peuple ? Peut-être ou, mais sûrement avec l’aide de Cheick Modibo Diarra, astrophysicien et navigateur en chef de la Nasa, qui vient d’être catapulté à la tête du gouvernement de transition au Mali.
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