
Ces derniers temps, on assiste avec beaucoup d’amertume, le rapatriement de nos compatriotes vivant en Europe, en Amériques du Nord, en Afrique Australe et même en Afrique de l’Ouest. Si certains ont pu regagner leur famille dans des conditions que tout le monde connait, d’autres restent toujours en prisons en attendant le vol à destination de Conakry.
Cest le cas de 144 Guinéens détenus encore dans les prisons de Bengou à Louanda. Joint au téléphone par notre rédaction, l’un des prisonniers raconte : « Nous sommes détenus ici en prison depuis plus d’une semaine. Nous vivons dans des conditions très difficiles. La plupart d’entre nous ont été arrêtés par la police alors quils se rendaient au travail. D’autres ont été pris à la rentrée de la ville. Ils venaient d’arriver. Il y a même des commerçants qui débarquaient leurs marchandises. Nous sommes tous les jours menacés de rapatriement vers la Guinée. On ne sait pas grand-chose sur ce qui nous arrive, car les autorités d’ici expliquent rarement les motifs de cette opération. Si c’était un problème de papiers, certains d’entre nous ont leurs papiers. Quand on leur pose la question, ils nous demandent pourquoi nous sommes là alors que notre pays est stable et les choses bougent. Le malheur est que nos parents qui sont par là n’osent pas venir nous rendre visite par peur d’être arrêtés comme nous. Nous demandons le soutien des autorités guinéennes pour qu’on nous vienne en aide », a-t-il plaidé.
Comme on le voit, le calvaire des Guinéens vivant hors de nos frontières devient de plus en plus préoccupant. Au Canada, la famille Mansaré, bien que soutenue par les compatriotes guinéens, est en train de vivre le pire cauchemar. En Mauritanie, c’est des centaines d’immigrés guinéens qui ont été expulsés vers le Sénégal. Une expulsion confirmée par l’Ambassadeur de la Guinée au Sénégal, Madifing Diané. Du côté de la Belgique et l’Espagne, on annonce l’arrivée imminente de centaines de nos compatriotes vivant dans ces deux pays.
Revenant sur le cas de l’Angola, le vendredi dernier, le vol numéro RZ09812 de la Compagnie Portugaise SATA s’est vu refusé d’atterrir à l’aéroport international de Gbessia par les autorités de Conakry, avec pour raison évoquée, « le non respect des procédures par les autorités angolaises ». Il y avait 205 Guinéens à bord. Finalement cet avion a fait son atterrissage au Cap-Vert en attendant la fin des négociations. La diplomatie guinéenne serait-elle aux abois dans cette période de changement ? En tout cas la question vaut son pesant d’or. Car même si la Guinée is back, pour l’instant, les Guinéens de l’étranger are out.
Rappelons toutefois que l’une des principales causes de cette immigration de la jeunesse guinéenne est le chômage. Aujourd’hui malgré la potentialité économique de notre pays, qualifié à la fois de scandale géologique et de château d’eau de l’Afrique occidentale, figure parmi les pays les plus pauvres au monde. Un château d’eau où les populations courent dans tous les sens avec des bidons à la recherche de l’eau à boire. Malheureusement le gouvernement du changement, comme ceux qui l’ont précédé, cherche toujours comment sortir ce scandale géologique dans le grand cercle des pays pauvre très endettés( PPTE). Et pourtant ces pays d’accueils de ces jeunes guinéens ne sont pas plus riches que la Guinée. Alors pourquoi attende que ces bras valides quittent le pays, quon les entasse dans des avions de rapatriement pour évacuer de manquement de procédure ? Allez-y chercher la réponse.
L’Observateur