
Comme les fondateurs des universités privées en Guinée, les associations de sages de certaines villes, les avocats guinéens censés s’impliquer dans la lutte pour l’indépendance de la Justice vis-à-vis de l’exécutif sont allés présenter leurs salamalecs à Alpha Condé.
Au cours des discussions, comme les autres corporations, les hommes en robe noire ont demandé au chef de l’Etat, un soutien financier pour permettre à leurs délégations de participer aux rencontres internationales. A la fin de l’audience, ils n’ont pas cessé de rappeler plus haut ce qu’ils ont évoqués durant leur entretien avec le président. Propos de Me Dinah Sampil, Avocat à la Cour et Bâtonnier de l’ordre des avocats : « Nous avons rencontré le Président de la République à notre demande. Nous lui avons exposé les problèmes qui nous assaillent en ce moment, dont la solution s’avère nécessaire pour nous insérer dans ce grand mouvement de changement que le Président de la République prône pour notre pays. Nous avons le problème de financement. Puisque, comme vous le savez avec la mondialisation, la Guinée est rentrée en contact avec le monde entier. Pour cela, nous avons des invitations pour les congrès. Nous avons des propositions d’organisation de séminaires ou de congrès en Guinée. Il se pose donc un problème de logistique, d’accueil. Nous étions heureux de rencontrer une prédisposition à nous venir en aide. Puisqu’il nous dit que pour que la Guinée avance, il faut qu’il y ait la sécurité et la justice. Il a commencé avec la sécurité et après ça va être le tour de la justice».
Mais comme il l’a fait savoir aux autres entités, le président Alpha Condé a invité les avocats à observer de la patience jusqu’à l’atteinte par la Guinée du point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvres Très Endettés.
Les avocats n’étaient pas que les seuls. Les notaires étaient également dans le groupe et ont aussi réussi à exposer leurs misères. « Le Président a demandé à nous recevoir aujourd’hui pour parler des problèmes qui concernent la justice. Comme il l’a dit, la justice et la sécurité sont les deux piliers de l’Etat. Donc, il faut que la justice donne la garantie à tous ceux qui veulent investir en Guinée ainsi qu’à la population elle-même. Nous, nous sommes des notaires concernés en grande partie par les mobiliers et tous les Guinéens savent qu’il y a des problèmes au niveau des mobiliers. De manière générale, c’est tout ce dont nous avons parlé. Nous sommes satisfaits d’abord par la qualité de l’accueil et pour ce qui a été dit. Nous pensons aujourd’hui que nous avons son soutien pour pouvoir travailler selon ce que la loi nous recommande », a indiqué Me Fatoumata Yarie Yansané, Présidente de la chambre des notaires.
Il convient de signaler qu’à quelques jours du démarrage du procès des présumés auteurs de l’attentat du juillet 2011 contre la résidence de Condé à Kipé, procès dans lequel certains avocats défendront des prévenus, cette audience sonne comme un coup dur pour les observateurs qui rêvent d’une justice véritablement indépendante.
Mamady Fofana
Kaloumpresse.com