vendredi , 1 décembre 2023

Pont du 8 Novembre : « une occasion manquée pour la réconciliation nationale », selon un fils de Diallo Telli

La Guinée a raté une autre occasion de poser les véritables jalons d’une réconciliation à travers la démolition du Pont du 8 Novembre ce samedi 10 mars, a déclaré Alpha Telli Diallo, un des fils du premier secrétaire général de l’OUA, aujourd’hui Union Africaine, Diallo Telli.

« Je suis animé d’un sentiment de tristesse », a dit M. Diallo dans un entretien téléphonique qu’il a eu avec kaloumpresse.com. « Cet évènement devait être une occasion pour le pouvoir de poser les bases solides d’une réconciliation nationale », a-t-il dit, proposant que l’Etat devait faire une adresse solennelle aux Guinéens à la veille de la destruction du pont pour leur rappeler le passé et appeler au pardon.

Alpha Telli Diallo estime que le président de la République, Pr Alpha Condé lui-même victime du régime Sékou Touré devait œuvrer en faveur d’une action Justice-Vérité-Réconciliation. « Les petites actions individuelles ne pourront pas guérir la Guinée. On reconstruira ce pays en posant les véritables actes de réconciliation, pas en faisant le semblant ».

Le ministre d’Etat aux Travaux publics et transport, Elhadj Bah Ousmane, a reconnu pendant la démolition de l’ouvrage qu’il est chargé de beaucoup de mémoires. Il a indiqué qu’à la demande du gouvernement certains matériaux seront conservés. « Sur requête de l’Association des victimes du Camp Boiro, le gouvernement a décidé d’ériger une stèle à la mémoire des victimes ».

Le 25 janvier 1971, plusieurs citoyens ont été pendus  à ce pont pour leur implication présumée dans l’agression portugaise du 22 novembre 1970. Parmi les pendus, figurent Ousmane Baldet (ministre des Finances), Barry III (Secrétaire d’Etat), Magassouba Moriba (ministre délégué) et Keita Kara Soufiana (Commissaire de police).

Elie Ougna
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