
Leur mort a été confirmée à Paris par le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui a exigé de la Syrie l’arrêt immédiat des attaques et le respect des obligations humanitaires.
Le chef de la diplomatie française a réclamé en outre aux autorités syriennes un accès sécurisé et médicalisé pour porter secours aux victimes avec le soutien de la Croix Rouge.
Né en 1983, Rémi Ochlik était un photographe de guerre qui avait fondé sa propre agence de photo et avait commencé sa carrière en couvrant le conflit à Haïti à l’âge de 20 ans.
Marie Colvin, basée à Londres, était correspondante pour le Sunday Times et avait couvert de nombreux conflits, en Yougoslavie, en Iran, au Sri Lanka et récemment lors du « printemps arabe », notamment en Libye.
Elle avait échappé à une tentative d’assassinat au Sri Lanka en 2001 mais avait perdu un oeil emporté par un éclat de métal. Elle portait depuis un bandeau noir sur l’oeil gauche.
AUTRES JOURNALISTES BLESSÉS
Alain Juppé a ajouté que l’ambassadrice de Syrie à Paris allait être convoquée et que la France lui rappellerait « le caractère intolérable du comportement du gouvernement syrien ».
« Plus que jamais la France est déterminée à agir pour que cesse la sauvage répression dont est victime chaque jour le peuple syrien », écrit-il dans un communiqué.
Le président Nicolas Sarkozy a souligné pour sa part que ces morts montraient « combien la liberté d’informer est importante et combien le métier de journaliste peut être difficile et dangereux ». « Ça montre que maintenant, ça suffit, ce régime doit partir, » a-t-il dit à la presse à Paris.
Un témoin à Homs a dit à Reuters que des obus étaient tombés sur la maison dans laquelle les deux journalistes se trouvaient, dans le quartier de Bab Amro, et qui servait de centre de presse. Une roquette est tombée au moment où les journalistes tentaient de s’enfuir.
Plusieurs autres journalistes étrangers ont été grièvement blessés dont une journaliste française, Edith Bouvier, pigiste pour Le Figaro et Radio France Internationale, a-t-on appris auprès de Reporters sans Frontières (RSF). Selon les militants sur place, le photographe britannique Paul Conroy et une journaliste américaine se trouvent aussi dans un état grave.
« Nous ne savons pas si le bâtiment a été délibérément pris pour cible », a déclaré Soazig Dollet, directeur pour le Proche-Orient de RSF.
Les militants ont souligné le manque d’équipements médicaux sur place.
« Pour le moment, nous avons deux morts. Ils se trouvent toujours sous les décombres car les bombardements n’ont pas cessé », a déclaré un militant, Omar, joint par Reuters d’Amman.
« Il y a une autre journaliste américaine qui est dans un état grave. Elle a besoin d’aide d’urgence », a-t-il dit, précisant que la maison avait été touchée par plus de 10 tirs de roquettes.
Un autre journaliste français, Gilles Jacquier, grand reporter à France 2, avait été tué à Homs le 11 janvier.