
Ce personnel naviguant est accusé par les services aéroportuaires guinéens d’avoir manqué de respect à une autorité du pays.
Sur les faits qui ont suscité assez de commentaires dans la cité, tout est parti à Dakar où le ministre d’Etat aux Travaux publics et transports, Elhadj Ousmane Bah était en visite d’Etat. Le mardi 31 janvier donc, M.Bah devrait reprendre l’avion pour Conakry par le vol de Sénégal Airlines, programmé pour 18 H.
Très tôt, il reçoit un coup de fil de l’ambassadeur guinéen à Dakar qui le proposa ses services pour l’accompagner à l’aéroport, à cause des manifestations projetées par l’opposition sénégalaise.
Chose qu’il accepta et les deux se sont embarqués à bord de la voiture diplomatique pour arriver à l’aéroport aux environs de 16h et demi. Sur place, le chargé de protocole de l’Ambassade se charge des formalités. Il revient quelques minutes plus tard avec la carte d’embarquement et le talon de la valise qu’il remet au ministre d’Etat. Les bagages sont embarqués et jusqu’ici tout se passe bien.
Les deux(le ministre et le diplomate) restent là dans la salle VIP quand soudain une dame du personnel aéroportuaire vient demander qui est Ousmane Bah ? Le ministre répond « c’est moi ». La dame ajoute « le commandant dit qu’il refuse de vous embarquer ». L’appareil était sur les manœuvres pour le départ. Le ministre d’Etat pique une colère et demande les raisons ? Aucune réponse. Il comprend à ses dépends que ce commandant qui a ses bagages à bord était décidé à décoller sans lui. Foutaise ou incompétence pour ce cadre navigant ?
Toujours est-il que l’officiel décide d’appeler Conakry pour interdire la descente de l’appareil en Guinée. De fil en aiguille, son homologue sénégalais est informé. Karim Wade en personne l’appelle au téléphone pour lui dire « M. le Ministre d’Etat, vous avez raison. Vous n’avez pas besoin d’appeler Conakry. L’avion ne décolérera pas ici sans vous. Votre décision est juste».
La tour intime au Commandant rebelle l’ordre de faire demi-tour. Ce dernier revient et ouvre les portières pour prendre le patron des Transports guinéens non sans en avoir informé les passagers à bord qu’il s’agissait d’un retardataire. Ce qui a fait polluer l’atmosphère dans l’avion.
Après être confortablement assis dans son fauteuil, Ousmane Bah câble Conakry et instruit les services de la navigation assurée par FIR Roborts de laisser l’avion se poser et qu’il est bien à bord.
Arrivée à Conakry, l’aviation civile guinéenne s’informe auprès du ministre d’Etat si le Commandant a respecté l’usage pour présenter ses excuses. Comme il est de coutume en pareil cas même pour un simple retard du vol et devant les passagers ordinaires. La réponse est non. Le commandant s’enferme dans sa cabine. De nouvelles tracasseries commencent. Le commandant opte pour un refus catégorique et le ministre d’Etat las de voir des passagers dont des malades inutilement retenus par l’entêtement du commandant, ordonne de laisser l’appareil repartir.
En réaction, les autorités aéroportuaires guinéennes griffent une note technique pour leurs homologues de Dakar pour déclarer personna non gratta, ce fameux commandant. Désormais, il lui est interdit d’atterrir en Guinée, quelque soit les motifs et jusqu’à nouvel ordre.
Pour les services de transports aériens guinéens, cet affront n’est malheureusement pas le premier par les compagnies aériennes.
Il n’y a pas longtemps, c’est la Première Dame de la République qui a été victime du comportement de la compagnie d’Air France. Une situation qui fait déplorer le bradage de la compagnie nationale Air Guinée et appelle les autorités du pays à tout mettre en œuvre pour mettre en place une nouvelle compagnie aérienne fiable.
Aminata.com