
Les deux groupes politiques qui affichent désormais l’unité d’action comme la caractéristique principale de leur combat ont fait cette annonce jeudi , à Conakry, durant une conférence de presse à laquelle toutes les grosses têtes de l’opposition étaient présentes à l’exception de Sidya Touré et Abe Sylla.
Selon le président de l’Union des Forces du Changement (UFC), Aboubacar Sylla, la suspension des deux projets de manifestation résulte du gel des activités de la CENI et de la libération de leurs militants, arrêtés, jugés et condamnés après les protestations de Septembre dernier. « Maintenant que ces deux préalables sont acquis, nous avons voulu prouver que notre opposition est responsable et constructive », a estimé Sylla.
Les deux alliances annoncent aussi leur disponibilité à reprendre le dialogue avec le pouvoir, pour la tenue rapide d’élections législatives et communautaires dans des conditions de transparence et de crédibilité. Elles affirment toutefois que cette disponibilité pourrait prendre fin dès que les autorités guinéennes manifester ont leur mauvaise foi. « Nous avons décidé de suspendre les manifestations jusqu’à ce que nous voyons dans quelles mesures le dialogue va se dérouler », a prévenu le président de l’UFC.
Pour l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté et leader du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), leur présence à la table de dialogue traduit simplement leur bonne volonté et non forcément la confiance qu’ils placent en leur partenaire, le gouvernement. « Nous leur croyons sur parole. Il y a des questions de fond qui seront discutées une fois autour de la table. C’est en ce moment qu’on mesurera le sérieux et l’authenticité de nos interlocuteurs », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Nous venons avec notre esprit d’ouverture mais surtout avec notre détermination de vérité ».
Le patron de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, pour sa part, regrette que l’on soit arrivé à ce stade après plusieurs démarches menées auprès des institutions nationales et internationales. Il pense que la Guinée a perdu du temps « inutilement » par la faute de ses dirigeants actuels. « Nous n’avons jamais compris pourquoi le gouvernement et la CENI se sont obstinés à organiser les élections législatives sans associer les partis. Ce refus est suspect », a-t-il affirmé.
Fatoumata Kéita
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