
Ancien ministre et premier ministre sous Mobutu, puis opposant historique à l’ex-dictateur zaïrois, Etienne Tshisekedi, 78 ans, est l’un des 11 candidats, avec le président Joseph Kabila, à la présidentielle du 28 novembre. Cette élection à un tour se tiendra en même temps que les législatives.
Devant environ 5 000 personnes, pendant un discours de près de deux heures,Etienne Tshisekedi a déclaré : « Vous avez un pouvoir réel dans ce pays car la voix du peuple c’est la voix de Dieu. S’il arrivait que l’un de vous soit victime de tracasseries inutiles de la part d’un policier, d’un militaire ou de quelqu’un du PPRD [Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, au pouvoir], mobilisez-vous et prenez-les et terrorisez-les. Même s’ils fuient dans leur camp, il faut les poursuivre. »
Le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) avait déjà tenu des propos similaires dimanche dans une interview au téléphone depuis l’Afrique du Sud, diffusée sur un télévision d’opposition à Kinshasa et qui a été coupée depuis par les autorités. Il s’était également déclaré « président de la République ».
La Belgique, l’Union européenne, la France, la Grande-Bretagne et l’ONU notamment avaient condamné ses propos, sans le citer nommément, et exprimé leur inquiétude après des incidents qui ont émaillé la campagne électorale, lancée le 28 octobre. Etienne Tshisekedi avait boycotté les élections de 2006, les estimant entachées d’irrégularités.