
« Il y a un bon nombre en voie de récupération », déclare Moustapha Naïté, également Vice-président de la Commission nationale d’assainissement du fichier de recensement du patrimoine immobilier de l’Etat.
La politique prôné par le DG du Patrimoine Bâti-public s’inscrit, selon lui, dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat comme annoncée par le président Alpha Condé.
En dix mois d’exercice à la tête de son département, Moustapha Naïté annonce la découverte de plusieurs cas de bradage dus à la corruption des dirigeants des régimes antérieurs et le non respect des procédures.
Recensement 2009
Le travail s’appuie sur le recensement opéré en 2009 par la junte militaire dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara. Un recensement qui a permis la découverte de 27 000 biens dont 8 000 constructions appartenant à de privés bâties sur des domaines de l’Etat, plus de 3000 biens hérités de la colonisation et environ 2000 ayant fait l’objet de cession par décrets présidentiels, sans que les procédures ne soient respectées de bout en bout.
En six mois d’activité, la Commission nationale d’assainissement du fichier de recensement du patrimoine immobilier de l’Etat, composée de 56 membres, annonce avoir découvert plusieurs cas d’irrégularités. L’absence d’archives, les baux de construction et ceux emphytéotiques et l’occupation des cités.
Kaloum
Dans la commune de Kaloum, quartier des affaires de Conakry, où la grande partie du patrimoine bâti-public est située, environ 340 logements de fonctionnaires ont été recensés. Il existe cependant de soucis liés à l’occupation de ces biens. Au moins 33 fonctionnaires retraités, 14 occupants non-fonctionnaires et 60 hommes en uniforme habitent des logements. Comment les déloger ? M. Naïté promet de les déloger dans « la plus grande discrétion et le respect de la dignité humaine ».
La Cité chemin de fer
L’autre casse-tête dans la gestion de dossiers est la Cité chemin de fer. Le domaine fait l’objet d’un accord de bail entre la Guinée et l’homme d’affaire d’origine italienne Guido Santullo. Il s’agit d’un bail de construction signé en 1997, pour une durée de 60 ans. Le domaine couvre une superficie de 72 000 m² (environ 7 hectares). Le hic est que ce gigantesque deal ne repose sur aucun document officiel. Le promoteur qui empoche près de 6 millions de dollars annuellement a été incapable d’exhiber le cahier charge encore moins le plan architectural. De son côté, l’Etat qui a repris connaissance aujourd’hui n’a pu trouver des documents dans ses archives portant sur cette transaction passées sous le Général Lansana Conté.
La justice
Pour faire la lumière, Moustapha Naïté rassure qu’il va placer la justice au centre des débats. « Il faut traiter les gens avec beaucoup d’humanisme en leur envoyant par exemple des lettres d’invitation et pas des convocations », dit-il. « Nous allons défendre les intérêts de l’Etat pour construire des logements sociaux. Nous feront en sorte qu’il y ait une garantie pour les investisseurs étrangers. Mais il est important que la Loi soit restée. Nous n’allons attaquer personne. Notre devoir est de contacter l’Agent judiciaire afin qu’il contacter l’Etat pour que le droit soit dit ».
Elie Ougna
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