
L’absence d’un contre pouvoir politique aura ouvert la voie à une gestion dictatoriale du pouvoir, avec en décor de fond, l’exclusion ou, tout au moins, une tentative de musellement de la presse critique (Le Défi suspendu pour 2 mois sans motif) et de la classe politique guinéenne dont la division de cette dernière ne fera que contenter et conforter le Pr Alpha Condé dans ses ambitions redoutables. Jusque là, de la part des leaders politiques de l’opposition les actes concrets pouvant rassurer sur leur volonté de pouvoir réduire la marge de manœuvre du pouvoir, ont cédé la place à une série de déclarations spectaculaires véhiculées à travers des interviews kilométriques et autres points de presse, sans grands effet sur le public.
Quant au pouvoir imbu de son autorité, il se débat dans le tourbillon d’une sorte d’idéocratie mal exprimée. Puisque l’itinéraire emprunté jusque là, sont loin de répondre aux aspirations profondes d’un peuple qui se croit tout simplement, revivre un certain passé dont les souvenirs n’ont pas encore fini de faire des victimes. L’opposition politique dans sa composition actuelle ne semble avoir ni les moyens de ses ambitions, ni objectifs précis, en termes de stratégies pour éviter à la Guinée de retomber dans une situation pire que celle déjà vécue sous les systèmes des régimes défunts. D’ailleurs c’est pour reconstituer cette Guinée sans repères, que le président Alpha Condé s’est entouré de concepteurs de vieux systèmes politiques ayant assombri tous les espoirs nourri pendant plus d’un demi siècle, par un peuple abusé et étouffé. Il sera difficile que les leaders politiques, malheureux de la dernière présidentielle, harmonisent leurs voix, pour réussir cette ambition difficile de rafler la majorité des sièges à la future assemblée nationale. D’abord, parce qu’ils se verront, dans un premier temps, confrontés à un problème de leadership.
Ceux (Dalein, Sidya, Kouyaté, etc) ayant occupé un rang relativement favorable à la présidentielle passée se reconnaissant un statut particulier qui leur donnerait ce sentiment absurde d’avoir plus de mérite sur les autres, donc le privilège de jouir du droit au leadership avant tous les autres. L’on pourrait se voir devant des divergences de vue sur bien d’autres sujets, au point que certains d’entre ces hommes, en mal d’idées et en mal de notoriété, pourraient se voir contraints de rallier la mouvance présidentielle. Le retard pris dans l’organisation des prochaines législatives, avec à l’appui des arguments plus ou moins convaincants, s’inscrit dans la logique d’une certaine stratégie que le pouvoir a mise en place pour négocier de nouveaux accords avec certains opposants de taille. Or, l’échec de la prochaine opposition politique ne fera que profiter à l’érection d’une probable gouvernance dictatoriale aux conséquences imprévisibles et pour le peuple et pour le pouvoir.
Les peuples opprimés, y compris dans le monde arabe se sont réveillés de leur profond sommeil. Déjà des nombreux pouvoirs l’ont appris à leurs dépens. Alpha Condé doit rassembler les guinéens et se défaire de ce sentiment absurde de n’avoir affaire qu’à des adversaires politiques prêts à lui créer des ennuis. L’ouverture doit forcement venir de lui. Autrement son mandat lui coûtera cher. Simple appréhension de journaliste! Il parait que le pouvoir end sourd et aveugle. Laurent Gbagbo en fait les frais. Alpha évitera certainement de se servir du bâton de l’aveugle. En tout cas le fait pour lui de revenir à la raison sur »sa reprise intégrale du recensement » soulage plus d’un Guinéen. Alpha a changer de langage et parle désormais de révision de la liste électorale et reconnait sans ambages que c’est cela que le code électorale prévoit. Faut-il y voir un bon signe? C’est toute la question!
Source: Le Défi