
Selon les membres de ce collectif, l’organisation des manifestations de protestation constitue le dernier recours après toute tentative pour amener le pouvoir en place à engager des discussions avec eux. « Nous avons tout essayé pour entretenir le dialogue afin d’obtenir un calendrier favorable à l’organisation d’élections législatives transparentes et crédibles », a déclaré à la presse, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Elhadj Cellou Dalein Diallo.
Selon le finaliste malheureux de la présidentielle de 2010, le choix de la date du 27 septembre découle du fait que « la décision unilatérale et illégale du pouvoir et de la CENi » de tenir les législatives à la date du 29 décembre ne leur permet pas de trainer les pas. « Il faut que le pouvoir se ravise et annule ses décisions unilatérales. On ne pouvait pas attendre que les agents recenseurs soient sur le terrain à partir du 3 octobre prochain pour programmer les manifestations », a jouté M. Diallo, précisant que la date prévue pour le scrutin est un bluff car il est « techniquement impossible de recenser les électeurs en 15 jours et de les convoquer aux urnes 70 jours avant » comme le prévoit le Code électoral en vigueur en Guinée .
Pas d’itinéraire
Aucun itinéraire n’est indiqué pour l’instant. Selon le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR) Sidya Touré, un comité d’organisation travaille déjà sur cet aspect du mouvement. Ce comité est chargé de déterminer les modalités de la marches. Et quand on parle de risque de débordement, la réponse du patron de l’UFR fuse. « Nous savons qu’il peut y avoir des débordements…».
Éviter un bain de sang !
Le gouverneur de la ville de Conakry, le commandant Sékou Resco Camara, a réitéré ce même mercredi dans la capitale guinéenne, l’interdiction de tenir toute manifestation à caractère politique. Les différents maires de Conakry disent ne pas être officiellement informés par les partis qui désirent protester.
Fodé Mohamed Soumah, président du parti Génération Citoyenne de Guinée (GECI) a confirmé que le Collectif prévoit des marches pacifiques à compter du 27 septembre jusqu’à la satisfaction totale de ses revendications.
Le groupe exclut toute violence provenant de ses militants. « Je suis toujours surpris quand on me parle d’une répression », a déclaré le leader de l’UFR, Sidya Touré, répondant à la question d’un journaliste qui craint un bain de sang à l’image du 28 septembre 2009. « Ce qui est arrivé en 2009 était entre une junte militaire et la classe politique guinéenne dont le RPG d’Alpha Condé était membre ».
Pour Cellou Dalein Diallo, le courrier d’information relatif à la tenue des marches sera adressé très bientôt aux autorités compétentes. Mais il précise que le gouverneur de Conakry n’a aucun mandat d’interdir les manifestations à caractère politique. « Les autorités communales ont droit à une information sur l’itinéraire. Il peuvent demander la modification de cet itinéraire avec des motif valables. Mais le gouverneur n’est pas autorisé à interdire les marches. Il faut que les gens apprennent à respecter la loi dans ce pays », a-t-il affirmé.
Cellou Dalein Diallo se dit surpris d’entendre ces décisions d’autant que le président de la République est issu de l’opposition. « Il revendique 40 ans de combat politique pour le respect des textes et l’instauration de l’Etat de droit. Mais aujourd’hui, on ne le reconnait pas », a-t-il regretté, ajoutant que le rôle de la police est de sécuriser les manifestations. Mais si elle arrivait à réprimer celle que projette son collectif, elle répondra de ses actes devant les juridictions nationales et internationales.
Elie Ougna
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