mercredi , 31 mai 2023

Guinée/Mines : pouvoir optimiste, analystes prudents, compagnies minières confuses

Le nouveau Code minier transmis mercredi au CNT guinéen pour approbation suscite un sentiment de satisfaction chez le pouvoir en place.

A cause de l’importance du secteur minier en Guinée, premier exportateur mondial de bauxite, le gouvernement espère que le nouveau code minier va accroitre les parts de l’Etat et sécuriser les intérêts des investisseurs.

« Le secteur minier constitue l’un des poumons les plus essentiels de l’économie guinéenne.  Le nouveau code défini l’attribution des richesses guinéenne sur la base du principe gagnant-gagnant », affirme le ministre des Mines et de la Géologie. « Les intérêts de l’Etat sont suffisamment protégés, de même que ceux des investisseurs », ajoute-t-il.

Pour rappel ce document indique que les taxes minières seront désormais indexées sur les prix de référence des marchés internationalement reconnus comme Fixing Londres et London Metal Exchange (LME). Il annonce que la Guinée sera désormais associée à la vente de ses ressources minières.

«  La Guinée va intervenir dans la commercialisation des minerais comme la bauxite afin de vendre à un prix supérieur au prix offert par les partenaires traditionnels », affirme M. Fofana, très satisfait et rassuré. « L’élaboration de ce document légal est l’une des réformes les plus importantes pour la Guinée. C’est notre document légal qui va nous permettre de parler avec nos partenaires dans le cadre du développement minier ».

Du côté des analystes, on joue à la prudence surtout que le document n’est pas encore analysé en profondeur par les Conseillers nationaux.

Mamadou Taran Diallo, membre de la société civile et de la ‘’Coalition Publiez Ce Que vous Payez’’ estime que l’augmentation des parts de l’Etat dans les sociétés minières est une innovation.

Mais pour lui, « il faut analyser le fond du document et voir si les intérêts de la Guinée et surtout des communautés locales sont pris en compte ».

A l’image de M. Diallo, plusieurs analystes et observateurs se montrent prudents.

Du côté des sociétés minières déjà opérationnelles en Guinée, l’heure est aux interrogations.  C’est par  la presse que certaines ont appris la transmission du nouveau Code au Conseil national de transition. Pour beaucoup, le document, fut-il un projet, ne leur a pas été transmis. Quant à la question de savoir si elles ont été associées à son élaboration, la réponse fuse. Elles semblent avoir été dribblées par l’Etat guinéen, animé par une seule ambition : aller vite pour rattraper le passé. Le manque d’information sur le document entraîne l’absence de commentaires du côté de ces compagnies.

Note de la Rédaction: sur l’image, de la droite vers la gauche, le ministre des Mines et de la Géologie, Mohamed Lamine Fofana & l’Administrateur général de la SOGUIPAMI, Ahmed Kanté.

Oury Bah et Elie Ougna
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