mardi , 28 novembre 2023

DSK : le rapport médical de Diallo conclut à un viol

L’Express a pu se procurer le rapport médical de l’hôpital ayant pris en charge Nafissatou Diallo après son agression présumée. Le document confirme l’existence de violences sexuelles.

Depuis le début de l’affaire DSK, l’avocat new-yorkais Kenneth Thompson le brandit comme la preuve irréfutable que sa cliente, Nafissatou Diallo, a bien été violée par l’ancien patron du FMI. Ce mardi, l’hebdomadaire l’Express affirme avoir pu lire le fameux rapport médical établi par le service des urgences de l’hôpital St Luke’s Roosevelt de Manhattan le 14 mai, après l’examen médical de la femme de chambre de l’hôtel Sofitel.

Ce rapport, qui inclut le récit de l’agression présumée fait par Nafissatou Diallo aux médecins, indique de manière extrêmement précise l’existence d’un traumatisme au niveau du vagin de la jeune femme. Dans son récit de son agression présumée, la plaignante affirme que Dominique Strauss-Kahn lui aurait déchiré ses collants, puis saisi «la partie extérieure de sa zone vaginale», avant de la «saisir par les cheveux» pour lui forcer à lui prodiguer une fellation.

Le rapport note également l’existence d’une douleur dans l’épaule gauche. Selon l’Express, «un scanner ultérieur révélera une rupture de ligament.» La conclusion du document médical est lapidaire : «Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression. Viol.»

Cette publication n’a pas été du goût des avocats de DSK, qui dénoncent l’utilisation «trompeuse et malhonnête» du rapport médical par les avocats de la plaignante. «La conclusion du rapport de l’hôpital est basée presque exclusivement sur les propos» de la victime présumée, «qui a prouvé de manière répétée qu’elle n’était pas crédible», expliquent-ils dans un communiqué. «Les descriptions physiques de la plaignante dans le rapport médical ne sont pas du tout des blessures et peuvent avoir été provoquées par de nombreuses autres causes qu’une agression sexuelle, y compris un rapport sexuel consenti plusieurs jours avant l’incident».

Bataille médiatique autour du rapport médical

Le contenu du dossier médical de Nafissatou Diallo fait en effet l’objet d’une bataille médiatique entre l’accusation et la défense. Si Kenneth Thompson argue que le document prouve qu’il y a bien eu une agression violente, William Taylor, l’un des deux avocats de DSK, affirmait mi-juillet devant des journalistes français que «le rapport médical ne rapporte aucune preuve physique de violence. Pas de blessure à l’épaule, pas de marques de violences, pas de bleus.» Une dizaine de jours plus tard, David Koubbi, l’avocat de Tristane Banon, expliquait à Libération avoir pu consulter ce dossier médical. «Il n’est pas vide. Les avocats de DSK mentent lorsqu’ils l’affirment.»

Le New York Times avait également affirmé début juillet avoir eu accès à un rapport de l’hôpital St Luke’s Roosevelt transmis à la défense et à l’accusation. Si le quotidien américain notait au détour d’une phrase que «le rapport évoque une agression sexuelle»,il se concentrait sur les contradictions du récit de Nafissatou Diallo entre ses déclarations à l’hôpital et celles faites devant le grand jury du tribunal de New York. Des contradictions «sur lesquelles la défense pourrait se concentrer», selon le New York Times. La prochaine audience du dossier DSK aura lieu le 23 août