Nafissatou Diallo, c’est le nom de la femme guinéenne, qui accuse l’ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) de viol sexuel, le Français, Dominique Strauss-Kahn. Désormais appelé ‘’affaire DSK’’, ce dossier a fait presque la une des grands médias internationaux.
Sur ce dossier très brûlant, qui oppose la Guinéenne à celui qui était annoncé, en France comme favori, pour être à l’Elysée; Mises à part les brèves déclarations du Président Alpha Condé, aucune déclaration officielle du gouvernement n’a été faite à ce propos. Et pour cause, « l’Etat guinéen a tout simplement voulu respecter la volonté de Nafissatou Diallo ». Les explications de la ministre déléguée des Guinéens de l’Etranger, Madame Rouguy Barry…
« Lorsque l’affaire éclatait, j’étais aux Etats-Unis pour mes soins. Immédiatement, nous avons cherché à identifier la personne. J’ai saisi l’autorité ici à Conakry à travers le chargé de la communication du gouvernement, pour demander les instructions. Qu’est-ce que je devais faire, étant donné que j’étais dans la zone. Et immédiatement, j’ai été autorisée à contacter l’ambassadeur de Guinée à Washington et le
consul à New York, pour leur dire de se rapprocher de la famille, pour que la fille se sente sécurisée.
J’ai demandé par email à ce que mon département à Conakry, cherche à avoir les informations sur l’origine de la dame, où elle se trouve ? Qui est sa mère ? Son père ? Sa famille ? Qui nous pouvons contacter ? Et dans le cas où le dialogue pourrait être impossible avec Madame Nafissatou Diallo, est-ce qu’il y a un parent, qu’il soit son père ou sa mère s’ils sont vivants, est-ce qu’ils sont prêts à aller rejoindre la dame aux Etats-Unis, et que l’Etat était ouvert et disposé à leur apporter toute assistance nécessaire ; qu’elle soit psychologique, juridique ou tout autre de nature.
J’ai envoyé un email à mon département, étant donné que nous étions tous les jours en contact via Internet, nous travaillons le soir et dès fois, jusque tard la nuit. J’ai envoyé un message auprès de l’ambassadeur auprès des Nations Unies, M. Sow et le consul de New York, ils se sont déplacés pour aller voir immédiatement la famille de la dame. Ils ont trouvé que Nafissatou ne vivait pas avec sa grande sœur et ils n’ont pas pu rencontrer sa file de 15 ans, ils ont plutôt rencontré son frère adoptif, qui a passé le message.
A l’époque, Nafissatou était hautement sécurisée sur instruction du procureur de la République américaine et donc, le contact était impossible. Mais lorsqu’ils ont réussi à travers un parent proche à passer un message à l’avocat de Nafissatou, qui à son tour lui a transmis le message, Nafissatou nous a suggéré d’attendre et qu’en cas de besoin, qu’elle allait demander de l’aide à l’Etat.
J’ai tous ces échanges par email, j’étais très triste, mais j’ai demandé à l’ambassadeur si toutefois que Nafissatou devrait se présenter à la justice, que les représentants de l’ambassade soient dans la salle. Et c’est ce qui a été fait durant toute la période. Nous avons un service d’appui et plusieurs services qui s’occupent des cas sociaux et tant d’autres, tout le monde s’est déployé pour rencontrer sa famille à Conakry.
Mais dès que Nafissatou a réagi de l’autre côté, nous avons accepté sa volonté. Malgré cela, je n’ai pas abandonné. J’ai appelé l’ambassadeur, mais cette fois-ci, pour lui dire que si toutefois la jeune dame voulait que je sois physiquement présente à ses côtés, je pouvais après mes soins, prendre l’avion et aller faire au moins une heure à ses côtés. Et de dire encore à la dame, que même si le besoin ne se présente pas, avoir un ministre délégué des Guinéens de l’étranger auprès d’elle, on allait se rendre compte qu’elle n’est pas seule.
Suite à cela, nous avons reçu une autre réponse qui nous disait ceci : étant donné que le gouvernement français ne s’était pas directement impliqué dans l’affaire, qu’il serait plus prudent que le gouvernement guinéen ne se montre pas physiquement dans les lieux, pour ne pas influencer.
Voilà pourquoi nous n’avons pas fait de déclaration, mais je vous avoue que nous sommes restés tous les jours en contact. On a réussi à m’envoyer sa photo, mais puisqu’en ce temps, on nous a dit de ne pas publier sa photo, nous avons accepté de garder ce secret. Car, il fallait la protéger. La protéger parce que l’accusé a ses militants, ses relations, la protéger de la presse, protéger sa fille de 15 ans, etc.
Donc de ce fait, nous avons accepté la volonté de Nafissatou… »