lundi , 27 mars 2023

Economie : « Nous sommes décidés à faire un pas de géant pour rattraper notre retard… » a dit Alpha Condé à la délégation du MEDEF

Le Professeur Alpha CONDE a reçu le mercredi 8 juin une délégation du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF International) dans la salle de banquet du palais Sekhoutoureyah. La présence de ces hommes d’affaires en Guinée répond à la visite du président de la république en mars dernier à

 

 

Paris, où il avait appelé de ses vœux le retour des investisseurs dans notre pays. La Guinée n’avait pas reçu de délégation du Medef depuis 1990. Une quarantaine de sociétés et une cinquantaine de dirigeants d’entreprise ont fait le déplacement de Conakry.

A peine arrivés aux environs de 17 heures ce mercredi 8 juin, les investisseurs français ont été reçus par le Président de la République dans une atmosphère très détendue, focalisée sur la relance de la coopération entre la Guinée et la France dans le cadre de la réalisation des programmes de développement du pays. L’empressement de cette rencontre détermine la ferme volonté des deux pays à partir sur de nouvelles bases de coopération.

A cet effet, le Président de la République, après avoir rappelé la séparation de la Guinée d’avec certaines sociétés françaises dans des conditions souvent houleuses, a donné de larges informations sur les actes posés par les nouvelles autorités guinéennes en vue de relancer ce partenariat. Dans cette logique, le Pr Alpha Condé n’a pas manqué de donner son opinion sur le nationalisme étroit pratiqué jusque là dans notre pays.

En effet, dira-t-il, les responsables de la Guinée d’alors ont voulu à un certain moment gérer les secteurs de l’eau et de l’électricité mais les résultats ont été en deçà des attentes. Le départ d’Hydro-Québec international et EDF international de la Sogel (1996-2002), pour justement cause de nationalisme étroit, a eu un impact négatif sur le secteur de l’électricité tout comme dans celui de l’eau avec le retrait de la SAUR (Société d’Aménagement Urbain et Rural) de la SEEG (Société d’exploitation des eaux de Guinée). L’arrivée avec la délégation du MEDEF de EDF et de la SAUR devrait permettre de relancer cette coopération dans les domaines de l’eau et de l’électricité.

Devant le Patronat français, le Président de la République a présenté les étapes de la reforme engagée dans le pays depuis son arrivée aux affaires. Il a ainsi cité l’organisation des états généraux de la justice en Guinée et celle portant sur la reforme de l’administration et sa modernisation. Dans cette logique, le Président de la République a fait savoir que la multiplication des comptes publics de l’Etat a favorisé la corruption et le détournement des deniers publics. Ce qui a amené l’Etat à décrété l’unicité des caisses pour un contrôle plus rigoureux des dépenses publiques.

Par ailleurs le Professeur Alpha Condé a précisé que de nos jours la Banque centrale de Guinée a désormais les moyens de sa politique. Plus simplement, il faut savoir qu’à l’arrivée du professeur Alpha Condé au pouvoir, la BCRG ne disposait pas d’assez de devises pour deux semaines d’importation. Aujourd’hui, la BCRG dispose suffisamment de devises lui permettant de faire face à huit mois d’importation.

Pour mettre fin à la carence de l’appareil judiciaire guinéen, talon d’Achille du développement du pays, le Professeur Alpha Condé a sollicité de la part de la France la création d’une Ecole nationale de la magistrature en Guinée.

Pour réaffirmer la nécessité de relance de la coopération dans le domaine de l’agriculture entre les investisseurs français et guinéens, le chef de l’Etat a rappelé que le meilleur plan de développement agricole de la Guinée, de l’indépendance jusqu’à nos jours, fut justement élaboré par un Français, le dernier Gouverneur Roland Pré. C’est pourquoi il a indiqué que : « Nous sommes décidés à faire un pas de géant pour rattraper notre retard ».

Avant de terminer son intervention le Président de la République a insisté sur l’importance de la justice et de la sécurité, deux éléments très importants pour l’investissement privé. Le Président de la République a pris l’engagement de garantir ces deux éléments, justice et sécurité, aux

investisseurs étrangers.
« L’Etat Guinéen est déterminé dans une stratégie gagnant-gagnant à sauvegarder les intérêts des investisseurs français et de la Guinée », a-t-il conclu.

Apres son intervention, le Président de la République a donné la parole à ses hôtes qui ont fait connaitre les ambitions du MEDEF pour la Guinée. A cet effet, le Chef de la délégation du MEDEF, M. Patrick Lucas, PDG de Gras Savoye et Président du Comité Afrique, Caraïbes et Pacifique de MEDEF International, a, dans son intervention, apprécié l’accueil dont ils ont bénéficié de la part des autorités guinéennes. Il a rappelé l’engagement pris par le chef de l’Etat guinéen de relancer la coopération entre les entrepreneurs français et la Guinée. C’était lors de sa dernière visite à Paris au siège de l’organisation patronale. Selon M. Patrick Lucas, la vraie motivation de leur présence est que la Guinée est à l’aube d’un rebond de changement.

Pour Michel ROUSSIN, conseiller du Président d’EDF (Electricité de France), « c’est après un constat du Chef de l’Etat guinéen des disfonctionnements dans la production et la distribution de l’électricité que notre Groupe a été sollicité. L’Agence Française de Développement (AFD) a envoyé une mission d’audit spécialisée dans le domaine de l’électricité qui est en relation avec EDF. Au retour de cette mission nous enverrons nos ingénieurs pour compléter ce qui aurait été fait par l’AFD. A partir de ce moment, sur des programmes financés par les bailleurs de fonds, EDF sera disponible pour travailler à améliorer l’outil de production et de distribution de l’électricité, comme nous le faisons au Maroc et au Sénégal ».

Hubert LECLEREC, Directeur Adjoint et Responsable des services Généraux du Groupe Saur, a précisé que l’objet de sa visite est la concrétisation d’un contrat de partenariat entre le Directeur de son entreprise et les autorités guinéennes et surtout le démarrage de la mission technique sur le terrain au mois de septembre. Il a fait état du potentiel du pays et l’opportunité de l’accompagner dans le développement de ses infrastructures et son service d’eau potable.

Le Président de la République a mis l’occasion à profit pour réaffirmer à la délégation du Medef son objectif de relance de la coopération. Les cinquante représentants des entreprises de France se sont présentés en déterminant leur motivation à investir en Guinée.

Présente en Guinée pour trois jours, la délégation du MEDEF aura une séance de travail avec le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana, la ministre de l’Industrie et des PME, Ramatoulaye Bah, et les dirigeants de la Confédération patronale des entreprises guinéennes.

Le Bureau de Presse à la Présidence