L’Assemblée nationale du Niger a voté mercredi l’amnistie aux militaires qui en février 2010 avaient renversé le régime de l’ancien président Mamadou Tandja. Une nouvelle loi pour faire table rase du passé. Elle a été adoptée à l’unanimité par les 82 députés présents ce jour-là à l’Assemblée nationale du Niger.
Le 18 février 2010, des militaires dirigés par le général Salou Djibo avaient renversé le président Mamadou Tandja, au pouvoir depuis dix ans. Ce dernier en était à son deuxième et dernier mandat légal lorsqu’il avait décidé de modifier la Constitution afin de conserver son poste de président trois années supplémentaires. Le coup d’État s’était déroulé sans bain de sang. Un pouvoir de transition militaire avait alors été mis en place. Cette période transitoire a pris fin quatorze mois plus tard, avec l’élection le 12 mars 2011 de Mahamadou Issoufou.
L’histoire se répète
Ironie du sort, Mamadou Tandja était lui-même arrivé au pouvoir en 1999 grâce à un coup d’État. Un putsch qui avait conduit à la mort du président en place Ibrahim Baré Maïnassara. Plusieurs plaintes contre X avaient été déposées par des membres de son entourage mais aucune n’avait abouti. En cause : une disposition dans la Constitution qui amnistiait les auteurs de ce coup d’État.
Le 31 octobre 2010, une nouvelle Constitution élaborée par la junte militaire avait été adoptée par référendum à plus de 90 %. Outre l’article 185 qui prévoyait d’amnistier les auteurs du coup d’État du 18 février 2010, cette nouvelle loi fondamentale supprimait l’amnistie accordée aux auteurs du putsch de 1999. (Avec AFP)