mardi , 28 novembre 2023

Palais du peuple : Ce qu’à dit Alpha Condé après Istanbul

Au Palais du peuple de Conakry, dimanche après-midi, le président Alpha Condé a donné sa version des faits sur certaines informations qui circulaient dans la capitale guinéenne. Voici l’intégralité de ce qu’il a dit.

 

 

« M. le Premier Ministre, messieurs les membres du gouvernement, M. le chef d’état major général, M. le chef d’état major particulier. Je suis parti de Conakry et comme c’était la nuit, je n’ai pas voulu déranger. Je n’ai pas donné l’ordre de diffuser à la radio. Ceux qui ont honte du changement, qui pensent que le changement ne va pas durer ont crié que j’ai été évacué en Afrique du Sud. Je suis passé en Afrique du Sud, parce que l’Afrique du Sud est un pays ami. En Turquie, nombreux sont les pays qui avaient oublié la Guinée. Je leur ai dit que désormais la Guinée est une démocratie, un Etat de droit où, il y a la justice, la sécurité.

D’Istanbul, je suis parti à Dubaï et à Abu-Dhabi pour les commerçants qui se plaignent que pour se rendre dans ces pays il faut aller à Abidjan. Ils m’ont promis que bientôt Emirats va venir à Conakry. Je ne suis pas devenu Président pour m’asseoir et avoir les privilèges d’être Président. Je suis devenu Président pour être le commis voyageur de la Guinée. Evidemment, il y en a qui n’accepte pas le changement. Ils sont basés à Dakar, recrutent des mercenaires. Ils nous trouveront ici en Guinée. Comme ils savent qu’ils ne peuvent rien contre le pouvoir, ils racontent que le Président est malade.

Ce que la Guinée a eu avec Rio Tinto, le pays ne l’a jamais obtenu, et ce, depuis 1958. Les contrats léonins c’est fini. Toutes les sociétés vont rendre compte au peuple de Guinée et nous allons entrer en possession de nos richesses. Il n’est plus question de traiter la Guinée comme avant.

Nous voulons des élections libres et transparentes en Guinée. Nous voulons que tout le peuple de Guinée puisse désormais participer au vote. Nous savons très bien qu’à cause de l’impôt de capitation, beaucoup de Guinéens n’ont pas pu participer aux élections. Avec le recensement, il y aura la carte d’électeur et la carte d’identité. Et pourquoi ils s’agitent et que l’Union européenne ne va pas donner l’argent. Nous respectons nos partenaires, mais je dis que la Guinée est souveraine. Nous voulons qu’on nous aide. Mais qu’on nous aide ou qu’on ne nous aide pas, la Guinée organisera les élections d’elle-même. Soyez tranquilles. Il faut que la Guinée prenne l’habitude d’organiser les élections par elle-même. Nous allons continuer les négociations avec l’Union européenne et nous souhaitons qu’on nous comprenne. Mais, nous avons dit que la Guinée est un pays souverain et c’est en tant que pays souverain qu’on décidera comment, quand en 2011 il faut organiser les élections.

Beaucoup de gens qui s’agitent vont fuir. Pourquoi ? Parce que nous allons publier les résultats des audits. Il faut bien qu’on nous dise comment une société qui n’a qu’un permis de recherche et un permis de recherche n’est pas un contrat de concession, a pu vendre. Ils s’agitent parce qu’ils veulent que la vérité n’apparaisse pas.

Aujourd’hui la Guinée est transparente, c’est-à-dire on ne cache rien. Tout est ouvert.

Nous avons négligé la communication internationale. C’est un tort. Nous allons nous en occuper. Nous allons dire qui a fait quoi ? Quelle est la situation en Guinée ?

Je me porte donc très bien. J’ai encore vingt ans. Ils ont été chez les marabouts qui leur ont dit si vous faites ça, Alpha ne va pas se réveiller. Demain, après demain il va mourir. Mais, tout dépend de Dieu.

Aujourd’hui, en Afrique, tout le monde dit : nous allons suivre l’exemple de la Guinée. Parce que ce que nous avons signé avec Rio Tinto aucun pays minier ne l’a obtenu en Amérique latine et Afrique. C’est une première. Ce que nous avons fait avec Rio Tinto, c’est la même chose que nous allons faire avec les autres. Nous attendons le nouveau code minier, afin que d’ici fin juin, la Guinée récupère tous ses droits et que les richesses de la Guinée profitent maintenant au peuple de Guinée. Tout le monde doit payer un droit d’entrée. Rio Tinto a donné 15% d’entrée gratuite. Les autres aussi donneront 15% d’entrée gratuite. Soyez tranquilles… les infrastructures ferroviaires, routières, l’électricité… appartiendront à la Guinée.

Quand je suis dehors j’ai honte. Franchement j’ai honte. Je rencontre l’OCI, on me dit M. Condé vous nous devez de l’argent. N’importe quelle organisation, on me dit vous nous devez de l’argent. Tout ça me fait honte. J’ai dit au ministre des affaires étrangères, que la semaine prochaine je veux connaitre la situation exacte de toutes les organisations où, la Guinée doit de l’argent nous allons payer pour être respecté. Comment voulez-vous être respecté quand vous devez de l’argent ? Si nous voulons lever la tête, si nous voulons parler haut et fort, il faut d’abord qu’on soit en règle. Alors nous devons être en règle partout. Partout à l’OCI, l’Union Africaine, CEDEAO…, nous sommes en retard. Il nous faut régulariser notre situation avant fin juin. A partir de ce moment nous revendiquerons nos droits. Comment un pays comme la Guinée qu’on peut considérer parmi les pères fondateurs de la CEDEAO, n’a même pas de commissaire la CEDEAO.

Alors désormais, nous, nous allons construire la Guinée. La Guinée est plus forte qu’en 1958 car, aujourd’hui il y a la démocratie. Les femmes se sont levées comme avant, les jeunes se sont levés, les cadres, nos sages se sont levés parce que nous voulons construire une nouvelle Guinée. Cette nouvelle Guinée va apparaitre.

On n’a pas besoin de publicité. La publicité c’est le travail que nous faisons. Nous voulons que la Guinée soit sur les rails. Il n’y aura plus de pot de vin pour signer un contrat car, les ministères concernés, les grands projets… seront tous là. Bien sur les ministres souffrent. Il n’y a pas longtemps qu’ils ont eu leurs véhicules. Ils n’ont pas un bon salaire. Ils sont ministres d’un pays pauvre. Donc ils doivent être à l’image de leur pays. Au fur et à mesure que la situation des populations est bonne, ils seront à l’aise aussi. Mais, la population ne peut pas être pauvre et les ministres riches.   

Nous sommes décidés que la Guinée soit la deuxième plus grande puissance de l’Afrique de l’Ouest ».

Kaloum Presse

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