
Au delà de cet aspect, le chef de l’Etat juge cette voie nécessaire avant l’octroi de toute subvention comme le sollicitent les leaders syndicaux.
« En Guinée, il n’y a pas deux sortes de travail, il y a des travailleurs… c’est pourquoi les syndicats, pour pouvoir bénéficier d’une subvention du gouvernement, doivent faire d’abord un effort pour créer un syndicat unique au lieu de huit syndicats. Vouloir subventionner huit syndicats, c’est créer la bataille et la zizanie pour le partage », a déclaré Condé.
« Lorsque vous serez capables de vous associer et de créer un syndicat unique comme hier pendant la lutte contre la colonisation, le gouvernement est prêt à aider le mouvement syndical en faisant voter une subvention pour lui. Mais cela est astreint au préalable à l’unité syndicale. Donc faites un effort et nous viendrons en appoint. Nous ne voulons pas de la dispersion, nous voulons de l’unité entre vous. Parce que vous vous battez tous pour une même cause, celle de défendre les intérêts des travailleurs. Si cela est, vous devez être capables de vous entendre et former une seule centrale syndicale », a-t-il conclu.
Dimanche 1er mai, à l’instar de la communauté internationale, les centrales syndicales guinéennes, au nombre de huit, ont célébré le 125è anniversaire de la journée internationale du travail au Palais du peuple de Conakry, placé justement sous la présidence d’honneur du président Alpha Condé.
Elles en ont profité pour présenter leurs doléances essentiellement axées sur l’amélioration des conditions de vie et de travail en Guinée.
Spécifiquement, elles ont appelé au renforcement du pouvoir d’achat, la revalorisation des salaires et l’instauration d’un SMIG (ndlr : salaire minimum interprofessionnel garanti).
Le chef de l’Etat guinéen a fait savoir que l’augmentation des salaires ne constitue pas la solution appropriée. Pour lui, le travail consistera à renforcer le pouvoir d’achat en valorisant la monnaie guinéenne.
« Nous allons voir ensemble qu’est-ce qu’on peut faire pour les travailleurs mais pas seulement eux, à l’ensemble de la population de Guinée. C’est ce qui m’a fait dire aux responsables syndicaux que c’est moins le salaire qui est important que le pouvoir d’achat. Il s’agit d’améliorer les conditions d’alimentation, de soin, d’éducation. Nous ne sommes pas prêts à faire recours à la planche à billet pour augmenter les salaires et vous donnez des monnaies de singe. C’est ce souci qui m’anime en instituant cette concertation permanente pour savoir ce qu’on doit décider, pas seulement pour les travailleurs mais pour l’ensemble du peuple de Guinée ’’, a martelé le président de la République », a-t-il dit.
Elie Ougna
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