
A la rencontre de Mombasa, il s’agissait d’échanger sur le mandat, les activités et les acquis déjà obtenus depuis l’envoi de la mission de l’Union Africaine en Somalie, en Janvier 2007. Les parties devaient également élaborer un plan de collaboration prenant en compte, une participation active des media à la promotion des activités de la mission panafricaine aussi bien en Somalie que sur l’arène internationale.
Consolider la paix
Durant le premier jour, les participants parmi lesquels l’on notait Mohamed Lamine Solano et Ougna Camara pour le compte de la Guinée, ont pris connaissance de la composante de militaire de l’AMISOM et celle de la police. Ils ont également appris des réalités humanitaires sur ce territoire jugé très dangereux, et où l’exercice de la profession de journaliste reste très risqué.
Le Chef formateur de la Police, Dr Stephen Kasiima, a indiqué que la composante Police s’est focalisée sur la reforme et la restructuration des forces de sécurité somalienne. Une mission qui passe nécessairement par la construction de sièges aussi bien pour la police que pour la gendarmerie.
A date, dit-il, l’AMISOM a apporté son soutien pour le fonctionnement de 8 postes de police sous contrôle de celle-ci. Dans les prochains jours, selon M. Kasiima, son unité va soutenir le gouvernement fédéral de transition à travers la construction de l’aéroport de la gendarmerie et la construction de son QG.
L’Ambassadeur Boubacar Goussou Diarra, Représentant spécial de la Présidence de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie, a souhaité un appui consistant en hélicoptère pour permettre de lutter efficacement contre les Shebab.
Rappelons que depuis qu’elle est présente à Mogadiscio, la mission s’est investie dans le soutien des stratégies politiques et sécuritaires du gouvernement et des institutions de transition en place dans le pays.
A ce titre, le bureau chargé des Affaires civiles s’est chargé de conseiller, sensibiliser et coordonner les activités civiles de l’administration publique. Son rôle consiste d’assister les autorités locales dans leurs efforts de consolidation de la paix.
L’Unité des Affaires civiles de l’AMISOM s’atèle aussi à faciliter l’implication des civils dans le processus de réconciliation nationale et à réhabiliter les écoles, centres de santé, lieux de culte.
Bref, à travers la coordination des activités de la société civile, elle s’investit dans la promotion et le respect des droits de l’homme, en prenant en compte toutes les diversités culturelles que regorge la Somalie, d’après les officiels de la mission.
Défis
En dépit de ses efforts, l’AMISOM est confrontée à une insécurité et à une politique de développement gouvernementale beaucoup instable. L’absence visible de gendarmes dans les rues et la présence de plusieurs membres du gouvernement de transition hors du pays constituent des obstacles qui retardent son élan.
Toutefois, l’Unité des affaires civiles prévoit la mise en exécution, très prochainement, avec l’appui de l’AMISOM, l’électrification de la capitale somalienne, Mogadiscio, et la réhabilitation des principaux points d’eau.
Impliquer la presse
Pendant les débats du dernier jour de cette conférence, les hommes de média ont reçu des informations relatives à la stratégie de communication de la Mission de l’UA en Somalie. Stratégie caractérisée de moyens classiques comme les points de presse, les communiqués, les visites, la confection de bulletin d’information et du site internet de l’institution ainsi que la création d’un magazine, pour tenir informés la presse et les partenaires.
Ainsi, le Responsable de l’information et Porte-parole, Eloi Yao, a déclaré que la Somalie est confrontée à de nombreuses difficultés dans le cadre de la collecte et la diffusion de l’information. La situation socio-politique étant délétère, les journalistes locaux font face à une inexpérience notoire. Certains journalistes expérimentés ont payé de leur vie dans ce conflit vieux de plus de 20 ans.
Aussi les difficultés de recouper les informations auprès des mouvements extrémistes, ajoutées au risque de se faire buter à tout bout de champ par les Schebab font de l’exercice du journalisme une pratique très difficile.
Au terme des travaux des groupes de discussions thématiques, les participants ont recommandé à la Mission de maintien de la paix de l’Union Africaine en Somalie le renforcement des capacités de nos confrères Somaliens et la promptitude dans la fourniture des informations officielles sur la mission aussi bien à la presse des pays qui vont déployer des troupes (ndlr : dont la Guinée) qu’aux internationaux.
Ils ont également proposé à l’institution de poursuivre les visites de terrain, de l’élargir aux journalistes d’autres pays.
Dans le cadre de la promotion de la paix, les participations ont invité l’AMISOM à profiter des évènements culturels et des médias en Somalie pour lancer des messages d’apaisement et de promotion de la paix.
A la fin des travaux, les organisateurs de la rencontre se sont dits satisfaits de la participation qualitative des journalistes venus des différents pays.
Le Représentant spécial adjoint pour la Somalie, Wafula Wamunyinyi, a lancé un appel pour la poursuite et le renforcement des relations de partenariat entre la presse et son institution.
« Nous avons reçu les suggestions des représentants des média», a déclaré Wamunyinyi, promettant que dorénavant, des informations fiables en provenance de la Somalie parviendront rapidement aux médias.
« Nous allons continuer à organiser des conférences et beaucoup d’autres travaux interactifs de ce genre. Nous allons poursuivre les relations de partenariat », a-t-il réitéré.
Le diplomate a lancé un appel aux pays ayant promis d’envoyer des troupes en Somalie. Le Nigeria, la Guinée, le Ghana, la Sierra-Leone etc. Il leur a demandé ainsi qu’à tout le continent africain de soutenir la Mission de l’Union africaine en Somalie. Par le déploiement de troupes mais aussi un appui aux activités humanitaires.
Ougna Elie Camara, Envoyé spécial à Mombasa