« Pas touche à nos services publics », voilà en substance ce que sont venus hurler à la coalition de David Cameron ces centaines de milliers de Britanniques tout au long d’une marche compacte où les slogans scandés à pleine voix devaient rivaliser avec le vuvuzela sud-africain omniprésent et… assourdissant.
Mais derrière l’ambiance de carnaval, la colère est profonde : Annah est une enseignante venue de Newcastle qui travaille avec des enfants handicapés et va probablement perdre son emploi : « Nous avons des équipes entières de collègues dont les emplois ont été supprimés depuis octobre sans qu’il y ait eu la moindre réflexion sur ce que ça implique pour l’avenir, dit-elle. Nous savons que des coupes sont nécessaires mais il est important que le gouvernement réfléchisse avant de couper, c’est tout ce que nous voulons dire. »
Rencontré un peu plus loin, Iain, fonctionnaire au sein du NHS estime qu’il existe des solutions alternatives aux coupes brutales du gouvernement : « Je pense qu’il y a tant d’autres façons dont nous aurions pu économiser de l’argent. L’alternative ce sont des coupes budgétaires moins rapides, préserver les allocations universelles, créer des impôts à la Robin des bois pour que le monde de la finance soit taxé sur chaque transaction, mais aussi créer plus d’emplois notamment des emplois pour préserver la planète, des emplois verts… »
Cette démonstration de force est un succès pour les syndicats et leur donne ainsi le feu vert à un printemps de revendications qui ne vont pas manquer d’embarrasser la coalition.