
Accompagné d’une importante délégation de ministres et d’hommes d’affaires, le chef de l’Etat guinéen rencontrera Nicolas Sarkozy mercredi, le Premier ministre François Fillon et le patronat français. L’opposant historique devenu président n’arrive pas en terrain inconnu.
Pour sa première visite officielle hors du continent africain, Alpha Condé ne risque pas d’être dépaysé. Le président guinéen a vécu à Paris dans son plus jeune âge. C’est dans la capitale française qu’il a passé son bac et a poursuivi des études de droit avant de l’enseigner pendant dix ans à la Sorbonne. « Le professeur », comme l’on appelait avant son élection, a noué des amitiés avec bon nombre de dirigeants politiques français de gauche comme de droite.
Ces trois jours de visite seront dominés par les questions économiques : dette, coopération. La Guinée dispose d’énormes atouts, notamment agricoles et miniers. Mais elle a besoin d’importants investissements.
Officiellement, l’affaire de la concession du port de Conakry n’est pas à l’ordre du jour mais elle devrait être évoquée. Le gouvernement guinéen a dénoncé le contrat signé avec la société française Getma au profit du groupe de Vincent Bolloré, ami de longue date d’Alpha Condé.
Sur le terrain de la politique africaine, Nicolas Sarkozy et Alpha Condé devraient aborder les situations en Côte d’Ivoire et en Libye. Leurs points de vue seront-ils convergents ?
Cette première visite devrait en tous cas permettre de tourner la page de relations historiquement mauvaises entre Conakry et l’ancienne puissance coloniale. Alpha Condé, qui à 73 ans accède au pouvoir après des décennies d’opposition, semble déterminé à faire revenir la Guinée dans le concert des nations.